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Billet de blog 26 avril 2010

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Il pleut des festivals sur Beyrouth

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A Beyrouth, les températures grimpent et les festivals pleuvent : après Beirut 39, mi-avril, qui a mis à l'honneur pendant trois jours la jeune génération d'auteurs venus de tout le monde arabe (voir billet précédent), c'est au tour des festivals BIPOD et Home Works V de bouleverser le calendrier d'un printemps aux relents estivaux.

BIPOD, lancé par le chorégraphe libanais Omar Rajeh en 2007, se classe aujourd'hui parmi les festivals de danse contemporaine les plus pointus de la région. La liste impressionnante des artistes internationaux invités en témoigne : Sasha Waltz a ouvert les festivités vendredi dernier, avec sa création « Zweiland », qui a fait salle comble. La grande chorégraphe allemande a réussi à passionner les plus réfractaires à la danse contemporaine, supposée sérieuse et élitiste, en proposant une création sur le thème du couple où la haute voltige technique côtoyait le comique de situation, avec en filigrane une forme émouvante de poésie désuète.

Cette année, si le programme prend des airs de millésime, avec la présence de la française Mathilde Monnier, de l'espagnole La Ribot ou encore de l'italien Emio Greco, c'est parce que le réseau beyrouthin s'est élargi aux pays limitrophes, incitant les danseurs à traverser la Méditerranée pour une tournée à travers les capitales du Proche-Orient. Damas, Amman et Ramallah doivent accueillir chaque compagnie à leur tour, le temps d'un festival qui permet autant la rencontre des publics locaux avec la danse contemporaine, encore

La pièce Photo-romance, qui a déjà beaucoup tourné en Europe (Avignon l'année dernière, à la Villette ce mois d'avril et à Berlin il y a quelques mois), doit se jouer demain soir à Beyrouth. Tenue par le duo Rabih Mroué (vu notamment dans le docu-fiction Je veux voir aux côtés de Deneuve)-Lina Saneh, elle revisite avec panache Unejournée particulière d'Ettore Scola sous forme de roman-photo.

On pourra également croiser à Beyrouth cette semaine le virtuose de la trompette Médéric Collignon pour une improvisation avec le chorégraphe et danseur français Boris Charmatz, alors qu'hier, c'était le non moins virtuose joueur de darbouka turc, MisirliAhmet, qui donnait une démonstration enfiévrée devant un public conquis d'avance.

Dans cette ambiance festive et légère, on en oublierait presque de lire les journaux. Quand par hasard, on les lit quand même, et qu'on y apprend que Sarkozy a appelé dimanche le premier ministre libanais Saad Hariri pour s'enquérir des tensions régionales, le réflexe est de se dire : quelles tensions ? Beyrouth est en fête, le reste importe peu.

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