Réponse de Mme Aubry au collectif Egalited :
Paris, le 11 octobre 2011
Chère Madame,
Réponse de Mme Aubry au collectif Egalited :
Paris, le 11 octobre 2011
Chère Madame,
J’ai bien reçu votre courrier dans lequel vous sollicitez les candidats à l’élection présidentielle sur trois points essentiels relatifs à la prise en charge de l’autisme et d’autres troubles envahissants du développement. Je tiens à vous adresser tous mes remerciements pour m’avoir ainsi manifesté votre confiance.
En ce qui concerne la prise en charge des enfants, sachez que je m’oppose fermement à la pratique du “packing”, dont je souhaite l’interdiction en France. Dans mon Projet pour 2012, je m’engage à renforcer les moyens alloués à la Protection maternelle et infantile pour que le diagnostic de l’autisme en particulier, qui touche un enfant sur cent cinquante, et de tous les autres types de troubles en général, soit le plus précoce possible grâce à des tests généralisés. Les médecins (médecins généralistes, pédiatres, médecins scolaires) recevront une formation spécifique. Les parents doivent absolument bénéficier d’un accompagnement, dès le dépistage et tout au long du parcours d’éveil et de rééducation de leur enfant, qui doit être basé sur des prestations adaptées et évolutives comme le prévoient les méthodes les plus innovantes de rééducation. Les moyens mis en oeuvre par le Plan autisme 2011 seront reconduits car ma priorité est d’inclure tous nos enfants au coeur de notre société. Cependant, le découpage des politiques de santé en “plans” tel que l’a opéré Nicolas Sarkozy est un leurre que nous avons dénoncé car il conduit à saupoudrer les mesures et les moyens pour faire de l’affichage sans imposer de vrais changements. Ce que je souhaite, c’est une réforme globale de la prise en charge des handicaps et de la perte d’autonomie, pour assurer l’accessibilité de notre société et compenser intégralement les besoins en équipement ou en accompagnement des enfants comme des adultes. Cette réforme assurera par exemple la prise en charge intégrale des prestations d’ergothérapeutes, de psychomotriciens, etc, par la PCH et la démocratisation des méthodes TEACCH ou ABA, malheureusement très coûteuses actuellement.
Je m’engage également à ce que la recherche médicale bénéficie de moyens financiers beaucoup plus importants sur la question de l’autisme comme pour d’autres troubles, car là se joue l’avenir. En ce qui concerne la formation des professionnels, je m’engage à développer sur la mandature une véritable filière des métiers de l’accompagnement avec une formation prévoyant des modules par handicap ou pathologie, des contrats stables et une rémunération à la hauteur de leurs responsabilités très graves. Comme pour les professions de santé évoquées plus haut, les enseignements devront être révisés pour mettre fin à la lecture psychanalytique de l’autisme et assurer une prise en charge efficace des enfants. Je me suis engagée par ailleurs à ce que 10 000 des emplois d’avenir créés la première année soient consacrés à l’accompagnement des enfants en situation de handicap.
En consacrant mon premier déplacement, à la rentrée, à la visite d’un établissement accueillant des enfants en situation de handicap, j’ai voulu montrer que pour moi l’accès de tous à l’école, était ma priorité. Pour les jeunes autistes comme pour tous les enfants et adolescents en situation de handicap, je souhaite que les solutions soient adaptées à chaque élève : la loi de 2005 privilégie la scolarisation “en milieu ordinaire”, c’est bien car cela favorise le vivre ensemble mais cela demande un accompagnement systématique et surtout, cela ne doit pas priver l’enfant d’un enseignement spécifique. Nous devons prévoir de la souplesse et assurer des passerelles, dans la même journée ou la même semaine, entre l’école publique, qui doit être entièrement accessible, et les établissements spécialisés dans lesquels les places doivent être multipliées pour les jeunes adultes comme pour les enfants afin d’éviter aux familles les lourdes préoccupations liées à la recherche d’un lieu d’accueil dans leur région.
C’est ce que j’avais fait entre 1997 et 2000 lorsque j’étais ministre des Affaires sociales. Je m’engage à poursuivre le programme que j’avais alors initié. Je souhaite également qu’à terme, ce soit les établissements qui embauchent les AVS afin d’assurer un plus grand confort aux enfants et une présence continue.
Vous pourrez retrouver ces propositions et l’ensemble de mes engagements relatifs au handicap sur mon site internet :
http://www.martineaubry.fr/article/martine-aubry-respecter-enfin-nos-engagements-internationaux-sur-le-handicap Il est temps, il est grand temps que cela change, que cela change réellement. J’en prends l’engagement. Bien cordialement, Martine AUBRY
http://www.martineaubry.fr/
NDLR : Enfin, un homme politique à l'écoute, quoique... je ne veux pas critiquer, messieurs, mais c'est une femme.