“Si... tu seras un escale mon fils” (détournement politique d'un poème célèbre)

Ode pathétique à une époque et à des comportements, sur une reprise d’un célèbre poème de Rudyard Kipling.
SI... TU SERAS UN ESCLAVE, MON FILS
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de tes envies
Et sans dire un seul mot continuer à t’aplatir,
Ou perdre en un seul coup le gain de ta vie
Sans un geste et sans glapir ;
Si tu peux être performant en étant un vautour,
Si tu peux avoir tort sans cesser de te répandre,
Et, te sentant haï, haïssant à ton tour,
Pour surtout ne pas lutter ni te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre des paroles
Travesties par des pleutres infectés de maux,
Et d’entendre mentir sur toute chose, restant mol
Et mentir toi-même de chaque mot ;
Si tu peux être indigne en étant populaire,
Si tu peux te taire pour sauvegarder ton emploi,
Et si tu peux cramer tous tes amis, tes frères,
Sans qu’aucun d’eux ne sache pourquoi ;
Si tu sais baver et rapporter au contremaître,
Sans jamais devenir authentique, faire l’acteur,
Oublier ton rêve en étant fidèle à ton maître,
Causer en restant un causeur ;
Si tu peux être sûr sans jamais avoir de courage,
Si tu peux être une larve et toujours impudent,
Si tu sais être con, si tu le restes à tout âge,
Sans oublier d’être caporal et pédant ;
Si tu peux rencontrer Macron après la défaite
Et devoir aller toi-même au Front,
Si tu peux oublier ton courage et ta tête
Avec tous les autres, les perdront, 
Alors Élus, Patrons, Banquiers, tu peux croire,
Seront à jamais tes maîtres, à leurs services,
Car ils t’apprennent moins à être qu’à avoir
Tu seras un esclave, mon fils.