IsabelleGhn (avatar)

IsabelleGhn

Éditrice éclectique transfem

Abonné·e de Mediapart

111 Billets

0 Édition

Billet de blog 29 mars 2025

IsabelleGhn (avatar)

IsabelleGhn

Éditrice éclectique transfem

Abonné·e de Mediapart

“Faire peur, c'est un métier !”

Les voisins sont taquins, mais quelquefois... ça peut dégénérer.

IsabelleGhn (avatar)

IsabelleGhn

Éditrice éclectique transfem

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

FAIRE PEUR, C'EST UN MÉTIER !

Nous étions le 21 décembre de l’année dernière, la nuit était tombée, d’un coup non pas sec... mais mouillé. 
Il pleuvait à verse, ne contentant que quelques batraciens, je croâ.
Je m’apprêtais à déguster mes pâtes au jambon, seul, abrité de la tempête d’eau froide dans mon chez moi ; j’étais apeuré, comme un petit chien abandonné. Et les nouvelles diffusées à la télé ne m’apportaient que des raisons d’angoisser.

Illustration 1
“Le cri” (1893) © (domaine public depuis 2015) Edvard Munch

« Aujourd’hui, 25 425 cas de morts subites recensées, le gouvernement appelle à la prudence ! » 
C’est juste après que je l’ai entendu.
Un cri... non pas un cri... un hurlement lugubre, et juste après, le tonnerre déchira la nuit.
Le présentateur des infos, tout sourire, essayait de détendre l’atmosphère :
« Il reste de l’espoir, même si la situation semble désespérée. Gardez confiance. »
J’avais ma fourchette, remplie de ma nourriture vespérale, tout juste en face de ma bouche. Un éclair zébra l’atmosphère, me figeant dans cette attitude commune à tous ceux qui se sustentent.
Seuls mes yeux osèrent se tourner vers la porte-fenêtre. 
Un grognement terrible me fit frissonner. Ma fourchette chut sur la table, éparpillant lamentablement la victuaille.
« La météo vous est présentée avec les assurances Kassur, les assurances qui sont sûres. » 
Une jeune femme apparue à l’écran.
« Aujourd’hui, le temps était pas beau, mais demain y fera meilleur. »
Devais-je être rassuré ?
Le grognement se rapprochait, j’entendais déjà le fond d’une glotte affamée. Que pouvais-je faire ?
Une patte griffue gratta la porte. 
Je me levai enfin, poussé par un désir insatiable de survivre. 
J’allais me saisir de mon “juge de paix”, ma batte de base-ball en métal.
J’éteignis les lumières, et sur la pointe des pieds, alors que les grattements étaient de plus en plus furieux.
D’un coup, j’ouvris la porte et manœuvrant la batte, j’explosais la mâchoire de...
...mon voisin. 
Il était étalé à l’huis de ma demeure et tout en se tenant ce qui lui restait de râtelier : il put me dire :
« Puzzaing, je voulais vuvfte de vaire une blague ! »

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.