La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre dans un ciel déjà chargé : François n'est plus. Et la date, ce lundi 21 avril 2025, au lendemain même du dimanche de Pâques, confère à l'événement une portée symbolique vertigineuse. Le Vicaire du Christ, celui qui célèbre la Résurrection, s'éteint au cœur même du mystère pascal. Le monde catholique, et bien au-delà, est saisi par cette coïncidence troublante, presque trop parfaite pour être fortuite. Une fin qui résonne comme un ultime message silencieux, gravé dans le calendrier liturgique.
Le Jour de Pâques... Choisir un tel jour pour quitter ce monde relève d'une ironie divine ou d'un symbole écrasant. La mort du Pape le jour qui suit la célébration de la victoire sur la mort. Comment ne pas y voir un signe ? Une forme d'accomplissement ultime pour un pontificat qui n'a cessé de vouloir ramener l'Église à l'essentiel du message christique ? Ou peut-être une dernière épreuve pour la foi des fidèles, confrontés à la perte au moment même de l'espérance ?
Cette mort pascale invite à une méditation profonde sur la finitude humaine, même pour le successeur de Pierre, et sur le sens ultime de la foi face au mystère de la vie et de la mort. C'est une signature inoubliable laissée sur l'Histoire. Et pour moi la coïncidence prend une dimension encore plus vertigineuse. Avoir mis en lumière, quelques heures à peine avant l'annonce fatale, les ombres d'une certaine realpolitik vaticane, l'instrumentalisation du symbole papal lors de la visite de Vance, et cette archive incroyable d'un "billet pour le Paradis" négocié... Voir ces questionnements sur la confusion du temporel et du spirituel résonner si brutalement avec le départ du Souverain Pontife lui-même relève d'une synchronicité qui laisse sans voix. Comme si l'Histoire, dans un soubresaut, venait confirmer l'urgence des interrogations.
Sommes-nous à la veille de révélations plus grandes encore ? Dans ce vide laissé par François, dans ce silence assourdissant du lendemain de Pâques, le monde semble retenir son souffle, scrutant l'horizon en quête d'un signe, d'une lumière nouvelle. Ou peut-être de l'arrivée annoncée depuis si longtemps ? L'air est chargé d'une attente presque insoutenable.
Isidor Starck