Le personnage serait ridicule si c'était une pièce de boulevard. L'amant platonique huit fois éconduit ne vient plus que pour s’aplatir et prendre un rôle accessoire dans les basses œuvres de l'insensible manipulateur qui lui tient lieu de Dulcinée.
Blinken a accordé une entrevue à AlJazeera, aujourd'hui, pour parler du plan de cessez-le-feu israélien du pseudo plan de calme de Biden. Vu les capacités de Biden en ce moment, il est probable qu'il ait une nouvelle fois complètement dérapé de son script quand il a annoncé une proposition de cessez-le-feu israélienne. Comme aucun responsable israélien n'a jamais, publiquement ou en off, accepté le plan secret dont Israël est sensé être l'auteur, il s'agit probablement de ce que l'administration américaine à réussi à proposer après la monumentale gaffe de Biden. Toujours à cause de l'absence d'acceptation publique ou en off venant du gouvernement israélien, Blinken répète à qui veut l'entendre qu'Israël a accepté son propre plan.
Petit problème, il est difficile de compter les nombreuses déclarations de membres du gouvernement israélien s'opposant frontalement au mystérieux plan orphelin ou contredisant complètement son contenu (cf. Daniel Levy (ancien négociateur israélien)). Ainsi, le roi de la manipulation et de la trahison, Bibi, a dit qu'il n’interromprait pas sa guerre avant d'en avoir atteint les objectifs maximalistes (éradication du Hamas, entre autres). Sans insister sur le fait qu'il est difficile de parvenir à un accord cessez-le-feu avec un ennemi éradiqué donc n'existant plus, la perspective de laisser Netanyahu décider de quand il voudra bien déclarer ses objectifs atteints, risque de repousser indéfiniment toute suspension du massacre.
Blinken, ne voulant pas acter ces refus, s'est attribué le rôle d'Unique porte-parole du gouvernement Israélien. Puisque que le refus du plan par nombres de ministres du cabinet israélien ne convient pas à sa fable, il le nie. Puisqu'aucun responsable n'a accepté le plan fantôme, il clame haut et fort que le gouvernement d'Israël lui a dit oui, à lui personnellement.
Mais à quoi ça sert ? Visiblement à occuper le terrain diplomatique avec gesticulation serments, aussitôt abjurés et protestation de solidarité avec les innocents que les bombes américaines massacrent. Mais aussi, il l'a souligné dans l'interview, à pouvoir prétendre en tordant suffisamment la réalité, que le Hamas a refusé le plan de cessez-le-feu évanescent. Le Hamas a certes demandé des précisions et proposé des modifications mais a indiqué à de nombreuses reprises sa volonté d'arriver à un accord sur les bases présentées par Biden et réagit positivement à la résolution du conseil de sécurité - celle soutenant le plan américain dont le conseil ne connaissait pas les détails - contrairement à ... Israël.
Récapitulons, il y a quelques semaines, le Hamas accepte un plan américain supposément déjà accepté par Israël. Ce n'est pas moi qui le dit c'est William Burns (cf. Hugh Lovatt par exemple), chef de la CIA, et spécialiste du Moyen Orient envoyé pour pallier l'incompétence de Blinken. Cette proposition avait déjà permis à l'administration Biden de crier sur tous les toits : « la balle est dans le camp du Hamas ! » comme s'il s'agissait d'un jeu autrement que dans l'élocution erratique de Biden. Hamas accepte le plan. Patatras ! Israël le rejette et les américains prétendent, faussement, toujours d'après le même directeur de la CIA, que le Hamas a changé des termes. Lesquels ? Mystère ! Puis vient la séquence abracadabrante de la diplomatie américaine qui n'avait déjà plus beaucoup crédibilité mais sombre encore plus bas dans le ridicule aux yeux de tous les diplomates du monde. « Cette fois, la balle est dans le camp du Hamas ! » puisqu'on vous dit qu'Israël a dit oui. Le Hamas réagit positivement et demande quelques modifications. Israël crie au refus du Hamas et Blinken peut rejeter la faute de l'absence de cessez-le-feu sur le groupe palestinien comme il le fait dans l'entrevue.
Tout ça pour ça... C'est bien le seul résultat auquel Blinken et l'administration Biden dans son ensemble sont arrivés :
Pouvoir prétendre à force de contorsions qu'un accord pas accepté ni considéré positivement par Israël soit en échec à cause de la réaction positive du Hamas qui en avait déjà accepté une version précédente. Voici la grande victoire diplomatique de Blinken. À usage exclusivement interne car aucun service diplomatique ni aucun gouvernement ne peut décemment tomber dans le panneau. Et on continue la campagne pour un Biden, lui aussi évanescent, à la présidentielle US.
Malheureusement, ce n'est pas pièce de théâtre de boulevard.
 
                 
             
            