Pour des raisons privées j’ai été amenée à regarder Plus belle la vie, pour d’autres raisons, j’écoute le matin France Culture, Guillaume Erner, parfois aussi France Inter ... En ce moment : le populisme. Plus belle la vie s’adresse aux « populistes » , de tout poil... banlieues ou cadres moyens . Plus belle la vie à un rôle d'éducation aux problèmes societaux : féminisme , accueil des migrants, le « bon Syrien », le gender ( beaucoup d’episodes sur une jeune fille voulant devenir garçon) , familles homoparentales, l’homosexualité . France Culture s’adresse à l’intellect, Plus belle la vie aux sentiments. Concernant les « migrants », Plus belle la vie met parfois en garde contre le « voyageur venu d’on ne sait où » et dont l’histoire personnelle peut réserver des mauvaises surprises . Mais en général prône l’accueil et la tolérance.
France Culture, en revanche, ne cesse bien sûr ( a juste titre) de défendre une ouverture des frontières, une ouverture aux personnes, mais , paradoxalement , ne cesse de mettre en avant ( sans le vouloir(?) )les dégâts supposés dus à ces immigrations. En ce moment ce sont les populismes, analysés surtout au prisme de l’immigration. Rarement au prisme de l’hypocrisie des gouvernants. Moins encore au prisme des erreurs de ces mêmes gouvernants, mis à part les territoires perdus de la République. Moins encore au prisme de l’extrême Néolibéralisme. Pour preuve, si je ne me fie qu’aux trois derniers jours, invites : Sansal, ( à qui , a ma grande surprise, il a été demandé texto : « Mais vous, en Algérie, vous souffrez du néocapitalisme ? »), pour son livre Le dernier train d’ Erlingen , le lendemain Yasha Mounk , auteur de Populisme et démocratie, et aujourd’hui Finkielkraut. Chacun de ces auteurs traitant ,à leur manière des dangers de l’immigration. Sans toutefois, bien sûr, s’y opposer.
On risque de voir là une sorte de « double bind » , injonctions contradictoires. Et je me demande bien comment Plus belle la vie va traiter la chose ...
Par ailleurs, concernant le « populisme » , difficile de ne pas oublier ce dialogue tiré de Mémoires de Hongrie, Sandor Marai, p.13 :
« - Je suis national-socialiste ! Cria t il.Toi, me dit-il en me désignant du doigt, tu ne peux pas comprendre, parceque tu as du talent. Mais moi, qui en suis dépourvu, j’ai besoin du national-socialisme. (...) tu ne peux pas comprendre, répéta t-il en se martelant la poitrine, l’epoque nous appartient enfin, à nous les hommes sans talent » . Et répéter à certains qu’ils ne sont « rien » n’est pas non plus bon pour la démocratie, si l’on en croit ce dialogue qui a réellement eu lieu.