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Billet de blog 29 novembre 2015

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En direct de la République.

Le rassemblement pour le climat du 29 novembre, vu du dernier carré de la République.

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Depuis le dernier carré, place de la République, 29 novembre 2015.
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Dimanche 29 novembre 2015, place de la République.

Je suis venu faire entendre la voix du peuple de la Terre qui voit sa mère nourricière mourir à petit feu. 

A cause d'une attaque inique de la part de Daesh, le gouvernement focialiste a instauré l'Etat d'urgence et interdit toute manifestation à caractère politique, à  défaut d'interdire manifestation sportive et commerciales, pourtant cibles d'attentats précédent.

Au départ, tout se passe bien, dans le calme, bien que République soit cernée par les CRS. A ce moment là, la presse du monde entier est partout, on peut encore sortir de la place de la République, ou y entrer.

La foule est relativement dense, suffisamment dense pour qu'un cortège se forme et tourne autour de la place de la République. La foule est suffisamment dense pour que les casseurs ne puissent rien faire tant ils ont besoin d'être mobiles et donc d'un espace dégagé.

Après avoir suffisamment grossi, le cortège emprunte l'avenue de la République avec l'intention de forcer le barrage de CRS. Las, le barrage était trop dense. Alors le cortège est stoppé. Alors, forcement les slogans évoluent, et les slogans de résistance, anarchistes, anticapitaliste, antiflic fusent. Rien de plus normal, puisque l'Etat souhaite nous imposer le silence.

Et, alors qu'ils font fasse à un cortège organisé, et à un début de sitting, les CRS tirent deux grenades lacrymogènes, sur des manifestants pacifiques assis.

Conséquence inévitable, la foule prend peur et la grande majorité des manifestants quitte la place de la République en quelques dizaines de minutes.

Une grande place quasi déserte... Un blocus de CRS. Pour les casseurs, c'est noël avant l'heure...Alors les échauffourées commencent, et les gaz lacrymogènes sont de sorties. 

Quelques centaines de manifestants pacifistes demeurent en retrait, la place de la République est suffisemment grande pour cela.

Nous ne le savons pas encore, mais un piège inique est en train de se refermer.

Les CRS ont désormais ordre de ne plus laisser sortir personne, il est environ 15h00. Personne, sauf les médias, bien obéissants, après tout ce qui va se passer doit rester confidentiel.

Peu à peu, les CRS avancent, sur des manifestants piégés comme des rats. Lentement, très lentement, les manifestants sont refoulés dans un rectangle de 15m sur 20, à 200 au moins. L'opération prend une heure et demie. Depuis longtemps, les affrontements sont terminés et face à la marche au pas de l'armée de CRS, seuls des slogans et des chants fusent à nouveau.

Certains tentent de demander au CRS de les laisser sortir. Ces derniers se font un plaisir de répondre par la négative, sauf pour quelques habitants du quartier et personnes âgées.

A 16h30, les manifestants sont entassés dans le dernier carré, contre un mur de batiment.

Pendant 2 heures, les manifestants sont arrêtés par petites vagues, les autres mijotant dans leur incertitude. Malgré la configuration, les CRS chargent, provoquant une bousculade dans un espace clos.

18h30, un bus de la police vient d'arriver, tant qu'il est temps je publie ce temoignage.

Ne vous laissez pas manipuler par le pouvoir politique et son relais médiatique, les quelques casseurs ont eté un prétexte pour une répression policière de la contestation politique.

La stratégie de l'Etat a été, je dois le dire, brillante. La préfecture savait que la densité initiale de la foule empêchait les débordements des casseurs.

Les 2 coups de semonce, sans provocation, ont joué leur rôle : vider la place et permettre aux casseurs de lancer l'affrontement, affrontement qui viendrait justifier les interdictions de manifester et permettrai de résumer devant le peuple toute cette journée à quelques projectiles lancés, projectiles dont certains proviennent du mémorial aux victimes, ce qui achève de jeter l'opprobre sur les manifestants.

Ensuite, la lente marche martiale à travers la place de la République, pour acculer les manifestants alors même que les heurts se sont arrêtés depuis longtemps. Et l'attente et les bousculades pour bien montrer aux citoyen rebelles, même pacifiques, qu'on ne conteste pas impunément les décisions de MM Hollande et Valls.

Le changement, c'est maintenant!

Mais pas en bien.

Post Scriptum : finalement, à 18h30, les CRS m'ont autorisé à sortir après avoir constaté que je n'avais pas d'arme, une caméra representant une arme, vu le traitement de mon voisin.

J'en profite pour poster quelques photos.

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