Spectacle affligeant samedi soir dans l'émission "On n'est pas couché" quand Mélenchon a agressé violemment Vanessa Burggraf coupable, entre autres, de lui avoir dit "alors, si vous êtes élu vous allez laisser filer la dette avec toutes vos promesses?" Que n'a-t-il commencé sa réponse par la fin, en répondant vraiment à sa question, au lieu de lui lancer de but en blanc des "Ne vous déguisez pas en journaliste quand vous prononcez une opinion" , ou encore, toujours à propos de la dette, quasiment en la pointant du doigt :"On va vous (vous, Vanessa Burggraf, coupable sans doute à ses yeux de toucher un salaire confortable) faire rembourser". Et plus il s'enfonçait dans sa colère, plus la journaliste, jouant de son indéniable charme, ne cessait de marquer des points avec gourmandise. Tout s'est d'abord passé comme si Mélenchon était incapable de répondre aux questions de Vanessa Burggraf, laquelle avait beau jeu de lui faire remarquer qu'il bottait en touche. J'en étais malade pour lui. Et c'est seulement après plusieurs minutes de ce qu'il faut bien qualifier d'invectives, que Mélenchon enfin a répondu, sur le fond, et de manière convaincante. Mais pour le téléspectateur qui n'était pas d'emblée, convaincu de la justesse des positions et propositions de Mélenchon. Que n'avait-il commencé par là, car le mal était sans doute irrémédiablement fait.
Mélenchon, dont la fée Modeste ne s'est à l'évidence jmais penchée sur le berceau, pense, et dit à tout va, qu'il est le seul de la vraie gauche, à avoir les qualités pour être candidat avec des chances de gagner. Des qualités il en a, c'est incontestable. Mais il lui manque celle de savoir garder son sang froid devant qui semble se mettre en travers de lui. C'est inquiétant. Je ne sais pas ce qu'il en est avec ses collaborateurs les plus proches, mais j'imagine qu'ils ne doivent pas rigoler tous les jours. Et pourtant, son programme tient la route.
Pour plagier Gide à propos de Victor Hugo, je dirais qu'aujourd'hui en tout cas, le meilleur candidat de la vraie gauche est Mélenchon, hélas. Autrement dit, la machine à perdre est en marrche.