On nous parle à tort et à travers des "territoires de non droit" où ni la police, ni les pompiers, en un mot, où les uniformes incarnant le pouvoir d'Etat, ne pourraient plus entrer, depuis des mois, voire des années nous dit-on. Du fond de ma campagne poitevine où je ne vois un uniforme que quand je vais à la ville, et de temps en temps au bord des routes, je ne laisse pas de m'interroger sur la réalité de la chose. D'autant plus qu'ayant de temps en temps l'occasion, pour des raisons familiales, de fréquenter certaine commune du 95 jouxtant le 93 qui fait partie des communes emblématiques des désordres urbains, je n'ai jamais (mais peut-être suis-je mal informé) ni entendu, ni lu nulle part les noms des communes et très précisément des quartiers, voire des blocs d'immeubles, incriminés, où, ni les policiers ou pompiers ne pourraient plus y pointer le nez, de jour comme de nuit, évidemment en période normale, je veux dire par là en dehors des flambées de violence, au moment de ce qu'il est convenu d'appeler les émeutes urbaines, qui se déclenchent presque toujours d'ailleurs, après une bavure policière, réelle (souvent), supposée (parfois).
Et tant qu'à parler de "territoires de non droit", qu'en est-il des commissariats où l'on garde confinés dans des conditions indignes les personnes arrêtées, quand bien même ce serait à bon droit, et à fortiori quand c'est au petit bonheur la chance (?) dans une manifestation par exemple? Qu'en est-il des prisons, où pour ne pas parler des violences des matons ou des prisonniers sur d'autres prisonniers, les prix que doivent payer les prisonniers sont scandaleusement plus élevés que les prix pratiqués dans le commerce? En un mot, les territoire de non droits sont-ils bien ceux que le le discours convenu de la droite et de la fausse gauche désigne comme tels?