Dans son n°42 de mois de juin le "Siné Mensuel" nous propose une interview dans laquelle Edwy Plenel reproche fraternellement au Siné Mensuel de proposer sur sa "une" du mois précédent, un bûcher avec toutes les religions monothéistes en flammes, et "de faire ainsi du laïcisme une forme exclusive de la laïcité". Ce qui oblige Plenel, qui se dit pourtant areligieux, de prendre la défense de croyants et de leur liberté de croire, avant de rappeler qu’actuellement en France avec l’interdiction du port des signes extérieurs de la foi et l’autorisation du blasphème (injure, outrage du sacré), qui vise souvent le croyant plus que sa croyance, la liberté de croire est mise en cause et la croyance persécutée. Difficile de lui donner tort.
Mais il est tout aussi difficile de donner tort à Siné qui, dans son éditorial du même n°42, affirme de porter, lui, avec sa une, le secours aux personnes en danger qui sont, pour lui, les croyants entre les mains de leurs prêtres, et ne vise ainsi pas la croyance mais la mainmise de l’abrutissant pouvoir religieux.
Trouver un dénominateur commun sinon au moins un terrain d’entente entre ces deux positions voilà un beau dilemme. Ce n’est pas le seul, en ce moment.
Il n’y a pas longtemps une simple question s’avérait être un dilemme insurmontable pour une ministre française en fonction : Comment la France fière il y a quelques années encore d’appeler au boycott d’un pays pour ses pratiques discriminatoires d’apartheid, puisse interdire aujourd’hui un appel au boycott d’un autre pays pour les mêmes pratiques inacceptables et protéger ainsi le droit d’un pays à bafouer ses engagements au sein de la communauté internationale ?
Pour d’autres dilemmes on peut voir sur Mediapart "Réformer une justice malade".