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Billet de blog 10 février 2014

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Ah, ces journalistes...

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Dieudonné dit, redit et reredit qu’il n’est pas antisémite. Elie Semoun avoue de son coté que si en tant qu’ami de Dieudo il sait que ce n’est pas de l’antisémitisme, en tant que coreligionnaire des Juifs il ne peut ne pas s’aligner sur la doxa communautaire en vigueur qui veut que Dieudo soit antisémite. Pour Elisabeth la Journaliste qui, on imagine, ne peut, elle non plus, qu’obéir à ladite doxa, Dieudo a beau à nier, il ne peut que l’être, antisémite. En allant l’interviewer elle rêvait, écrit-elle, de le voir avouer, regretter et de faire son autocritique. Las.
Elle se permet alors d’affirmer en guise de conclusion de son interview avec Dieudo en février 2014 que „Dieudonné est un antisémite qui ignore ce qu’est un juif“. Sacrée Elisabeth! Un mélange de toupet de la bêtise et de la suffisance. On se demande si elle cherche à comprendre son propos à lui, et si elle est capable de raisonner autrement qu’en petit soldat communautaire. Elle sait ce qu’elle dit, mais pas lui? Il ne sait pas mieux qu’elle ce qu’il dit?
Elisabeth après avoir vu et apprécié son spectacle, n’y ayant rien trouvé de répréhensible ni de choquant veut alors mieux connaitre l’homme. Mais cherche t elle vraiment à découvrir l’homme ou cherche t elle à justifier la doxa? Ne pouvant rien lui reprocher de ce qu’il fait, elle cherchera à lui reprocher ce qu’il est? C’est ainsi qu’elle lui fait une interview test afin de mettre en évidence ses orientations profondes et c’est ainsi qu’enfin elle fait apparaitre en clair et sans nul doute possible, selon elle, son vilain antisémitisme. Car ne dit-il pas: Je ne me sens pas du tout antisémite. Je n’ai absolument aucune haine particulière vis-à-vis du peuple juif. Mais aucune attirance non plus. Elle fait apparaitre aussi son révisionnisme, car ne dit-il pas: Je ne suis pas du tout spécialisé dans ces choses-là. [...] De toute façon, la loi Gayssot interdit tout débat. Que les juifs soient morts dans les chambres à gaz ou ailleurs, c’est atroce. En même temps, j’aime bien écouter Faurisson. Et puis ne diffuse t il pas un message codé antisémite en disant:  je n’associe pas la quenelle aux juifs. Mais si certains ont envie de le faire, pourquoi pas ? Et enfin ne dit il pas franchement la même chose que JM le Pen:  Je considère les juifs comme des citoyens comme les autres, et non pas comme des citoyens supérieurement protégés. Personne ne peut m'obliger à admirer la loi Veil, etc. Je n’ai absolument aucune haine particulière vis-à-vis du peuple juif, mais aucune attirance non plus.
Là, Elisabeth la Journaliste jubile persuadée d'avoir enfin démontré l’antisémitisme de Dieudo. Celui même qui de nos jours n’est plus une opinion mais un délit. Alors là elle l’a et elle le tient son Dieudo. Un beau trophée. Les juifs du monde entier peuvent dormir sur leurs deux oreilles, car de jour comme de nuit, Elisabeth la Journaliste veille sur eux!
A lire ça on se demande si on lit du Kafka ou un compte rendu d’un procès stalinien à moins que l’on ne soit dans un rêve pénible? Mais non, on est bien en France en février 2014.
Alors on se demande quel lecteur puisse se contenter d’un tel raisonnement? Sioniste? Peut être mais alors vraiment pas intelligent, vraiment bas de gamme. Si un journalisme sioniste, dit intelligent, se contente de publier de telles inepties comment s’étonner des débordements antisémites à l’occasion des manifestations publiques?
Ne serait-il pas grand temps pour nos médias de s’en occuper plus intelligemment. Et profiter d’un Dieudonné qui est un formidable témoin, un baromètre de la pensée générale. Rien que pour ça il faudrait le bichonner et ne surtout pas le condamner au silence, afin d’éviter à ce que la marmite ne saute ailleurs.
Mesdames Messieurs les journalistes intelligents, plutôt que de faire les cadors il vous faudra faire un effort, un vrai cette fois-ci, pour rattraper votre sérieux retard.
Et pourquoi ne pas réfléchir, pour commencer, à ce que dit Charlotte l’Etudiante: Alors que les plus de 40 ans considèrent les tragédies historiques telles que la Shoah, la guerre d'Algérie ou le génocide rwandais comme des sujets tabous, les moins de 20 ans utilisent la dérision pour ne pas être obliger de pleurer des horreurs commises par leurs aïeux. Ici, tout est une question de point de vue: le rire comme outil de dédramatisation et non comme marque d'irrespect.

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