Jacek Frydrych (avatar)

Jacek Frydrych

Abonné·e de Mediapart

53 Billets

0 Édition

Billet de blog 13 octobre 2014

Jacek Frydrych (avatar)

Jacek Frydrych

Abonné·e de Mediapart

L’Opéra de Paris interrompt un spectacle pour expulser une spectatrice en tchador.

Jacek Frydrych (avatar)

Jacek Frydrych

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

JPalaszewski nous propose sur Mediapart ce récit:

Voile et rideau à l'Opéra Bastille.

Vendredi 3 octobre dernier, en pleine représentation de la Traviata à l'Opéra Bastille, une spectatrice assise au troisième rang, qui était entrée et s'était installée le plus normalement du monde, a été priée de quitter les lieux par le chef de la sécurité et à la demande du sous-directeur, le plus haut responsable présent ce jour là .

L'affaire était si grave et si urgente, que pour ce faire, le rideau, avait été baissé en plein milieu du deuxième acte, chose rarissime en ce lieu. Que s'était-il donc passé? Tout simplement qu'une spectatrice, clairement visible depuis la scène, portait un voile qui recouvrait ses cheveux et qui cachait le bas de son visage, cette tenue n'avait pas eu l'heur de plaire à une partie des choristes qui a menacé de se mettre en grève si la personne n'était n'était pas expulsée sur le champ. Ces choristes avaient signalé une première fois cette spectatrice au Directeur de scène pendant le premier entracte, mais celui-ci n'avait pas estimé qu'une intervention se justifiait. D'où la menace de grève lancée en plein milieu du deuxième acte à la faveur d'un changement de tableau, et la capitulation du Directeur de scène qui prenait la responsabilité de demander à la spectatrice de sortir, ce quelle fit avec beaucoup de dignité. Comble de la goujaterie : Jean-Philippe Thiellay, Directeur général adjoint de l'Opéra, dans une lettre qu'il adressait le lendemain au personnel artistique avec mention particulière à l'intention des choristes (les autres personnels de l'Opéra n'étant sans doute que de la petite monnaie à ses yeux), pour justifier sa décision, précisait en outre que le prix de la place (160 € ) ne serait pas remboursé à la jeune femme. 

Voilà où nous en sommes ! Aujourd'hui, en France, dans un plus prestigieux lieux de culture de notre pays, quelques imbéciles, ayant perdu toute mesure face à une jeune femme dont la tenue l'identifie comme musulmane, mais pour autant sans provocation aucune, non seulement obtiennent son expulsion en menaçant de faire arrêter le spectacle au risque d'une catastrophe financière, mais aussi, si la spectatrice en avait voulu ainsi, d'un énorme scandale, et ce sont ces furieux et dangereux imbéciles qui bénéficient de la compréhension des plus hautes autorités administratives de l'Opéra.

Il n’y a pas de raison de ne pas croire en ce récit, même si on aimerait en avoir une confirmation par ailleurs.

Quoi qu’il en soit je trouve cet événement très choquant.

Le directeur de l’Opera de Paris « s’il en avait » aurait du licencier sur le champs le personnel exerçant un tel chantage. En l’occurrence il a eu sans doute peur des conséquences d’une telle décision.

Il n y a plus des directeurs capables de prendre leurs responsabilités dans les situations qui ne figurent pas dans leur manuel de directeur. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.