Le tweet de la Dame au Mediapart

Ah la Première Dame ! Un de ces personnages gravés dans l'imaginaire collectif. Ce même imaginaire qui grouille des personnages de toute sorte. Cet imaginaire qui nous empêche de voir les choses telles qu'elles sont.
C'est Valerie Trierweiler qui remplit à présent le rôle de la Première Dame, et ceci qu'elle le veuille ou non, pour la simple raison que son compagnon est devenu le Président de la République.
Parmi les milliers des commentaires, je n'ai curieusement pas trouvé un seul qui s'intéresserait aux prérogatives d'une journaliste dont le compagnon serait le Président de la République. Tous parlent des prérogatives de la compagne du Président.
Pourtant c'est là que la chose se situe.
On peut facilement admettre qu'avec le temps, le rôle de la Première Dame évolue, et qu'à présent, n'étant, qui plus est, pas formellement l'épouse, elle puisse agir autant en tant que la compagne du Président qu'en tant qu'une journaliste dont le compagnon M Hollande vient de devenir le Président de la République. Qui, pour autant, n'a pas forcément le droit de regard sur le libre arbitre de sa compagne.
Manifestement dans notre cas de figure Valerie Trierweiler a choisit de jouer la carte d'une personne de notre temps, libre et indépendante. Ce qui est réellement le cas. Même si le public, le peuple, semble avoir du mal à l'accepter.
Doit elle alors s'aligner au public, à l'imaginaire collectif, à la pression sociale? Tous ceux qui se sont alignés ont du mal à supporter cette indépendance des autres chantée par Brassens: …mais les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux…
Il eut été donc normal qu'un média comme Mediapart tentât d'accueillir et d'accompagner un tel geste de la Première Dame, d'en infléchir une faiblesse éventuelle
Et bien non, c'est le contraire que propose Edwy Plenel, avec cette attaque virulente dans "Pour en finir avec la première dame":  La journaliste prétend arbitrer les querelles socialistes, en faisant valoir ses préférences et ses détestations. Mais, ni militante ni élue, sans engagement partisan connu, elle n’a aucun titre pour le faire, sinon d’être la compagne de François Hollande.
Il reproche ainsi à la Première Dame-journaliste de "prétendre arbitrer", il lui reproche une intention donc, qu'il semble avoir inventé lui même, afin de lui en faire un procès (d'intention!), pour ensuite disqualifier cette même intention imaginaire au prétexte que la Dame manque d' un engagement partisan connu nécessaire selon lui pour avoir le droit de prendre une position !
Plus destructeur tu meurs! C'est du bazooka. Destructeur et injuste aussi. Car EP s'arroge ainsi le droit d'arbitrer les querelles tout en le lui refusant à elle pourtant journaliste aussi. Une chamaillerie entre journalistes donc?
A moins qu'il ne s'agisse d'une intervention simplement partisane, ce que semble, du reste, suggérer l'en tête "Parti Pris" de l'article qui en effet apporte résolument son soutien à Ségolène. Et pourquoi pas.
Perso, j'ai voté Ségolène, à l'époque. Aujourd'hui je regrette franchement qu'elle soit sortie du jeu et qui plus est à l'occasion d'un jouissif ras de marée socialiste qui rend la chose plus violente encore.
Mais j'ai trouvé insupportable ce coté "Pousse toi que je m'y mette!" face à Falorni (inconnu), chose que je crois résulter plutôt d'une maladresse pour ne pas dire d'une connerie, à moins que cela ne soit le fait d'un jeu fratricide au sein du Parti Socialiste.
Je regrette donc d'autant plus qu'un média qui se vante de son indépendance, au lieu d'un bombardement décisif, n'y jette pas un coup d'oeil éclairant libre, d'un point de vue libre, pour en tirer une analyse libre, en plus de ses éventuelles obligations partisanes au service d'un bureau politique quelconque ainsi que d'un souci de plaire à ses abonnés.