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Billet de blog 21 novembre 2013

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Murmelstein le Magnifique

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Claude Lanzmann le vieil homme écorché vif plus que jamais, un traumatisé qui n’en a toujours pas fait le deuil, avec son „Le dernier des injustes“ nous fait replonger dans l’horreur, en nous promenant, tel un fantôme, dans les ruines de ce qui était un lieu d’épouvante et où il nous confie aujourd'hui: c’est un lieu, pour moi, d’une inoubliable beauté.
Sa douleur, on ne peut que la respecter, alors on lui pardonne sa rudesse et son arrogance d’autant plus qu’il nous sort là, tel un magicien de son chapeau, un personnage merveilleux, Benjamin Murmelstein. L’homme d’une belle intelligence et culture et surtout d’une vivacité de l’esprit éblouissante, qui apporte un témoignage pétri d’une formidable force de vie. Il a fait le deuil lui, si tant est qu’il en a jamais été question, de deuil, pour lui, et il nous parle en homme libre, admirablement libre. Et peu importe si ce qu’il dit est vrai ou affabulation. A plusieurs reprises bousculé par les questions brutales sinon grossières de Lanzmann incapable de sortir de son trip morbide, Murmelstein trouve des réponses rassurantes, apaisantes, non seulement pour Lanzmann mais finalement pour nous; en fait on commence à aimer cet homme. Car manifestement il aime la vie et les gens, lui.
Il est là l’intérêt du film, le magnifique personnage qu’est cet ancien Grand rabbin de Vienne Benjamin Murmelstein, responsable du conseil juif du camp de concentration nazi de Theresienstadt, interrogé par Lanzmann en 1975. Le reste du film n’est que du remplissage.

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