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Billet de blog 27 février 2014

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Ida de Pawel Pawlikowski

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Etonnante oeuvre que ce „Ida“ de Pawel Pawlikowski.

Je crois n’avoir jamais encore vu un film qui n’exprimerait pas les sentiments des ses personnages ou alors le ferait avec une si grande sobriété qu'Ida. Le réalisateur dit avoir voulu faire un anti-film, en fait il réussi à obtenir une empathie d’une profondeur exceptionnelle entre le spectateur et le personnage.

 Il nous fait suivre, durant quelques jours dans les années 60, Anna, une jeune orpheline élevée à la campagne polonaise dans un couvent catholique sur le point d’intégrer les ordres et qui, afin de solder définitivement son passé laïque, est amenée à sortir en ville. Sur les traces de la vie et de la mort de ses parents elle découvrira sa féminité et apprendra ses origines juives. 

 Pawlikowski nous laisse libres de deviner, sinon d’inventer, la réaction de la nonne devenue juive, ses choix entre les murs protecteurs d’un couvent et l’engagement dans la vie, entre la fidélité à Jesus et sa condition de femme, entre la communauté catholique et la communauté juive. 

C’est en nous plaçant devant ces choix là que le réalisateur nous fait percevoir nos sentiments essentiels, difficiles d’accès habituellement sous les couches épaisses des sentiments propres au pays des bisounours dans lequel Walt Disney nous a si bien installés depuis des décennies déjà. C’est là que se situe le parti pris exceptionnel et réussi du réalisateur.

D’apprendre sa judéité, synonyme d’horreurs de son histoire récente, de malheur et de l’échec des gens qu’un grand pays européen riche d’une admirable civilisation a manqué d’éradiquer récemment, n’est pas neutre. 

Mais la judéité de ses parents va t elle faire rompre les liens d’Anna avec la communauté religieuse catholique qui l’a adoptée et qui l’a vue grandir et l’obligera t elle à donner sa préférence à la communauté juive?

 On ne choisit pas ses origines et on n’est pas responsable des choix de ses parents mais on choisit ses engagements et ses préférences communautaire. La judéité tout comme la chrétienté sont des créations de l’homme. A prendre ou à laisser.

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