Impensable ! Un peuple souverain de l'Union européenne va se prononcer sur l'acceptation ou le refus de l'austérité préconisée par les partisans la doxa libérale en échange de la prolongation d'un progarmme d'aide qui de toute façon ne changerait rien à l'insolvabilité radicale du pays. Impensable, car il y a belle lurette que les dirigents européens se passent de la voix du peuple, voire l'outrepassent lorsqu'elle contrarie leurs projets. Impensable aussi pour tous ceux, dirigeants, économistes et financiers pour lesquels il ne pouvait pas ne pas y avoir d'accord, conformément à la longue tradition de résolution des tensions intra-européenne. Cette erreur de pronostic repose sur la vision centripète des europhiles ultra libéraux et sur l'optimisme auxquels sont obligés les marchés financiers. On sait pourtant depuis longtemps que la zone euro, dont le pauvre nom souligne la vacuité politique, est un échec parce qu'elle réunit autour d'une monnaie unique des pays qui ont adopté, à tort ou à raison, des modèles radicalement différents. Pour tenter (vainement) de pallier ce vice de forme, les plus forts imposent aux plus faibles (qu'ils jugent les plus mauvais) une impossible adaptation : la déflation salariale et l'abaissement de la dépense publique compensant l'impossibilité de dévaluer. Soit dit en passant, on se garde bien de parler des pays qui ont refusé pour cette raison d'adhérer à l'euro : UK, Suède, Danemark. En fait, la résistance politique de la Grèce est une surprise pour tous ceux qui se sont auto-persuadés que l'austérité était 1 incontournabe 2 efficace 3 supportable. On peut s'attendre à d'autres développements inattendus car au-delà des discours convenus, la situation du Portugal, de l'Espagne et même de l'Irlande, soi-disants modèles d'efficacité de l'austérité, restent des plus fragiles...
Billet de blog 28 juin 2015
l'impensable référendum grec
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