L’engagement de l’Etat n’engage en rien notre président !
28 avril 2021 : ; alors que plus de 6000 personnes sont en réanimation, Emmanuel Macron vient de prendre une décision que personne n’attendait : l’arrestation de sept anciens membres des Brigades Rouges réfugiés en France depuis une quarantaine d’années pour les remettre à Mario Draghi, président du Conseil italien
Alors pourquoi cette décision et pourquoi maintenant ? Mais tout d’abord, qui est Mario Draghi ?
Il a un parcours un peu similaire à Macron. Il ne vient pas de Rothschild, mais de Goldman Sachs. Durant son passage au Trésor Italien, il peut s’enorgueillir d’avoir à son palmarès la privatisation de Autostrade, Eni, Enel et Telecom Italia les secteurs clés de l’économie italienne (autoroutes, énergie, hydrocarbures, télécommunications) et bien d’autres. Nommé directeur de la Banque Centrale Européenne, il est de ceux qui vont mettre à genoux la Grèce, avec la complicité de Christine Lagarde du FMI, de Pierre Moscovici, commissaire européen. La Grèce a tout d’abord été pillée par Goldman Sachs, qui a maquillé ses comptes publics, elle le sera une seconde fois par la BCE, les prêts qui lui seront accordés rapportant 8 Milliards d’euros à la BCE. La honte ! En Grèce, les retraités sont dans la misère, des pharmaciens, des enseignants, des cadres se suicident, la précarité et la paupérisation se généralisent.
C’est à cet homme que Emanuel Macron vient offrir aujourd’hui la « livraison » de dix brigadistes (3 sont toujours activement recherchés) condamnés pour des actes datant de plus de 40 ans, (Macron n’était pas né à l’époque) jugés par contumace et pour lesquels certains condamnés n’ont cessé de clamer leur innocence. Le texte publié à la suite de cette décision par la Ligue des Droits de l’Homme est sans ambiguité :
A l’inverse de ce que la présidence de la République soutient, la décision de François Mitterrand, exprimée lors du congrès de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) en 1985, de ne pas extrader les réfugiés italiens en France n’excluait aucun de ceux-ci.
Il est regrettable qu’en violation de toute éthique le président de la République ait décidé de revenir sur les engagements de la République.
S’en prendre à des femmes et des hommes qui vivent dans notre pays depuis plus de 40 ans pour des faits encore plus anciens, jugés en Italie dans des conditions dictées par les contingences de l’époque, ce n’est pas faire acte de justice, c’est raviver des plaies que le temps avait commencé de refermer.
La LDH dénonce cette décision du président de la République
Ce n’est pas l’avis de Dupont-Moretti, garde des Sceaux, qui se dit, « fier de participer à cette décision »
Alors pourquoi maintenant ?
*d’abord parce qu’en période de COVID, on peut tout faire passer
*ensuite parce que, après la déclaration des généraux du 21avril, cela permet à Macron, sans les égratigner l’armée de bien leur indiquer de quel côté il se trouve. Il faut noter qu’en tant que chef des Armées, il n’a fait aucune intervention sur cette déclaration.
enfin parcequ’il fallait que Mario Draghi soit nommé à la présidence du Conseil Italien. Ce qui est le cas depuis le 12 février 2021 grâce au soutien de Forza Italia, la Ligue du Nord, le Mouvement 5 étoiles, en somme la fine fleur de l’extrême droite italienne à laquelle Macron a offert ce cadeau , piétinant la parole de la France et la « doctrine Miterrand »
Le temps pressait car à compter du 10 mai, la prescription risquait de mettre à mal ce processus d’extradition.
Il semble qu’on manifeste un peu moins d’empressement pour retrouver quelques dizaines de génocidaires rwandais, dont la veuve de l’ex-dictateur, exfiltrés du Rwanda, puis installés en France en des lieux connus (France TV 7/04/21).
Finalement : quoi retenir de cette décision pitoyable du président ?
Que Macron juge que la parole de l’Etat n’a pas de valeur eu égard à la sienne et il peut la piétiner
Qu’il s’agit d’un double message :
- à l’intention des extrême-gauches italienne et française : « je vous ai à l’œil »
- à l’intention des extrême-droites italienne et française, (en 2022 toutes les voix seront bonnes à prendre !)