Conseil Constitutionnel : la vitrine respectable d’un pouvoir autoritaire
Son dernier geste d'humiliation ! promulguer au milieu de la nuit la loi sur les retraites, après la décision du Conseil Constitutionnel à 18h la veille. Quel beau jeu de rôles auquel nous avons assisté !. Certains (es) attendaient avec impatience le résultat de la réflexion des neuf "Sages" !!! Espéraient-ils un rejet de cette loi sur les retraites par ce groupes de vieux routiers de la politique ?
Il suffit de voir la composition de ce Conseil pour comprendre que les dés étaient pipés :
Laurent Fabius, Président du Conseil Constitutionnel, nommé par François Hollande, cet ex-1er ministre socialisant était à ce poste lors de la lamentable affaire du Rainbow Warrior, le bateau de Greenpeace coulé par la DGSE, causant la mort du photographe Fernando Pereira. Impliqué dans l'affaire du sang contaminé, Laurent Fabius sera déclaré "responsable, mais pas coupable". Laurent Fabius est le père de Victor Fabius, directeur associé de Mc Kinsey à Paris. Mc Kinsey était chargé de la campagne de vaccination Covid et le Conseil Constitutionnel a validé l'instauration du "pass sanitaire".
Michel Pinault : nommé par Gérard Larcher, il a été pendant plusieurs années responsable à l'Union des assurances de Paris (UAP), puis au sein du groupe AXA, notamment comme directeur général Asie pacifique. Les retraites par capitalisation, un pactole pour les assurances !
Corinne Luquiens : nommée par Claude Bartolone ; secrétaire générale de l'Assemblée sous Sarkozy, elle continuera cette mission sous Hollande. On a changé le bocal, mais pas les cornichons !
Jacques Mézard : nommé par Emmanuel Macron dont il fut un des premiers soutiens en 2017, il a été successivement ministre de l'Agriculture, puis ministre de la Cohésion des territoires
François Pillet : soutien de François Fillon à la primaire, il est nommé par Gérard Larcher au Conseil Constitutionnnel
Alain Juppé : nommé par Richard Ferrand (voir Mutuelles de Bretagne) ; après de multiples classement sans suite pour des affaires d'appartements sociaux à tarif préférentiel, il est condamné dans une affaire d'emplois fictifs de la Ville de Paris à 18 mois de prison avec sursis et dix ans d'inéligibilité. La cour d'appel de Versailles réduit la condamnation à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité.
Jacqueline Gourault : nommée par Emmanuel Macron ; membre du Modem, elle soutient Alain Juppé à la primaire des Républicains puis parraine Emmanuel Macron à l'élection présidentielle de 2017. Elle s'oppose à la loi sur le mariage homosexuel ( pas vraiment de gauche !)
François Seners : nommé par Gérard Larcher ; en 2008, il est directeur de cabinet du garde des Sceaux Rachida Dati, puis en 2009 conseiller du 1er ministre François Fillon
Véronique Malbec : nommée par Richard Ferrand ; ex-directrice de cabinet de Dupont-Moretti dans le gouvernement Castex, sa nomination interroge dans la mesure où elle fut supérieur hiérarchique du procureur général de Brest qui a classé sans suite l’enquête préliminaire concernant l’affaire des Mutuelles de Bretagne dans laquelle Richard Ferrand était mis en cause
En un mot : parmi les neuf "Sages" : une nomination de François Hollande, une de Claude Bartolone, deux de Richard Ferrand, deux d'Emmanuel Macron et trois de Gérard Larcher. Les médias de l'ultra droite au pouvoir ont surjoué un extraordinaire suspens quant au résultat. Il était acquis d'avance, tout comme celui, concernant le RIP dont la décision sera connue le 3 mai. Tout ceci indique bien que rien ne sera réglé par le vote, la prétendue légalité et la constitution.
Les journées d'action à répétition sans bloquer l'économie, sont contre-productives et finissent en jus de boudin. Entre le 19 janvier et le 6 avril, il y a eu douze journées d'action et de mobilisation.
On constate que le Medef a été absent du débat, tout comme les routiers dont le principe du Congé de Fin d'Activité à 57 ans a été maintenu au moins (?) jusqu'en 2030, avec un investissement de l'Etat de 150 millions par an. Macron a bien compris qu'il fallait ménager les routiers ; ce sont eux qui ont précipité la chute d'Allende au Chili en 1973.
La notion de classe ouvrière ne serait-elle plus qu'une vue de l'esprit ? ne serait-ce pas avant tout le corporatisme, comme sous Pétain, qui prévaut ?
Rien d'étonnant alors que fleurissent, en dehors de tout carcan syndical, des manifestations non déclarées, voire interdites, émaillées de quelques incidents dont le gouvernement est seul responsable.