jackytexier87

Abonné·e de Mediapart

56 Billets

0 Édition

Billet de blog 20 décembre 2022

jackytexier87

Abonné·e de Mediapart

Sylvie Goulard, Macron et BERGGRUEN

Si le personnage central est bien connu, il n'en est pas de même pour les deux autres. Rentrons dans leur univers

jackytexier87

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Une information judiciaire vient d’être ouverte contre Sylvie Goulard, l’éphémère ministre des Armées d’Emmanuel Macron, cependant que ce dernier est visé par deux informations judiciaires concernant ses campagnes présidentielles de 2017 et 2022.

Et au centre de tout cela, on trouve l’ombre d’un certain Nicolas Berggruen, inconnu du grand public, mais très influent auprès de Ursula Von Der Leyen et de l’ensemble des institutions européennes.

 On peut noter que les médias bolloréens et autres sont beaucoup moins prolixes sur ce sujet que lorsqu’il s’agit de stigmatiser les « éco-terroristes », Quatennens, la chemise déchirée du PDG d’Air France, la perquisition chez LFI, l’incendie de La Rotonde, l’antisémitisme supposé des Gilets Jaunes avec Finkelkraut, etc…Concernant Macron et Sylvie Goulard, rien, pas un mot.

 Qui est Sylvie Goulard ?

Elle fréquente depuis longtemps les couloirs de Bruxelles, puisqu’entre 2001 et 2004, elle est conseillère de Romano Prodi, alors président de la Commission Européenne. En 2009, elle est élue députée européenne de la région Ouest sous l’étiquette MODEM, puis réélue en 2014. Le lobbying ne lui est pas étranger, puisque d’après Marianne (6/09/2019) elle présente des amendements « quasi entièrement recopiés d'un argumentaire du lobby des banques allemandes ».

 En octobre 2016, elle déclare son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle avant même que son parti, le Modem, se soit positionné. Cela lui vaut d’être nommée le 17 mai 2017 ministre des Armées, un poste qu’elle ne tardera pas à quitter puisque suite à l’affaire des assistants parlementaires du Modem, elle démissionne un mois plus tard.

 Par décret du 17/01/2018 Emmanuel Macron la nomme sous-gouverneur de la Banque de France rémunérée 24351,25€ mensuels (Libération14/10/2019).

 Très soucieux de l’avenir de cette précieuse collaboratrice, Macron la propose au poste de commissaire européen. Mais son audition ne convainc pas le Parlement Européen qui rejette sa candidature, en partie en raison de sa proximité (y compris financière) avec le Berggruen Institute. Malgré les interventions pitoyables de la vieille garde (Badinter, Cohen Bendit, Romano Prodi), qui remet en cause ce vote, Sylvie Goulard ne sera pas commissaire européen.

Quel est donc ce Berggruen Institute qui cause ainsi souci à cette brave dame ?

 Nicolas Berggruen est un milliardaire américain, né à Paris en 1961. Après des études à l’Ecole Alsacienne, puis à l’Institut Le Rosey, en Suisse, (un établissement à 100000 euros la scolarité par an) il s’établit aux Etats-Unis où il fait fortune dans l’immobilier.

Sa première rencontre avec Macron remonte à 2010 environ. A l’époque Berggruen est administrateur du groupe de presse espagnol Prisa aux côtés d’Alain Minc, qui fait embaucher Macron, alors banquier d’affaires chez Rotschild, comme banquier de Prisa. A partir de là, Berggruen et Macron vont s’intéresser au journal Le Monde qui connaît des difficultés. A cette occasion, Macron montre tout son savoir-faire dans le domaine de la trahison, puisque parallèlement il conseille la Société des Rédacteurs du Monde, comme le dévoile OFF-INVESTIGATION dans son documentaire intitulé « Le Monde, Macron agent double », dont voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=3mnmNsjGVWw.

Leur relation se poursuit lorsque Macron devient Secrétaire Général de l’Elysée en 2012. A partir de ce moment se met en place une série de soutiens à Emmanuel Macron, dont Nicolas Berggruen fait partie. Macron prépare déjà son avenir politique, multipliant, dans le dos de François Hollande, les réunions avec communicants et grands patrons à l’Elysée même, souvent le week-end.

Nicolas Berggruen et les milieux d’affaires s’intéressent grandement à Emmanuel Macron. Il fera bien sûr partie des donateurs d’Emmanuel Macron, tout comme son frère Olivier qui, dans un 1er temps donne 4000 euros au mouvement En Marche et 4000 euros au candidat. Nicolas, lui, dit avoir donné le maximum de ce qui était légal.

Voyons maintenant ce qu’est l’Institut Berggruen, qui a versé à Sylvie Goulard la modique somme de 340000 euros environ sur 2013 et 2014.

 L’Institut Berggruen est un « Think-tank » ou groupe de réflexion américain ; il s’appuie sur 3 piliers :

Dans le « Conseil sur l’avenir de la Californie »on  retrouve par exemple le patron de Google et Condoleezza Rice, ex secrétaire d’état de Bush.

Il existe aussi un « Conseil pour le futur de l’Europe »avec Tony Blair, Jacques Delors, Gerhardt Schröder, Felipe Gonzales, Alain Minc. Le 28 mai 2013, ce « Conseil pour le futur de l’Europe » organise un colloque à Science Po Paris, On trouve dans l’assistance plusieurs ministres de François Hollande, ainsi que François Fillon, des ministres allemands dont Ursula Von der Leyen qui est alors ministre du Travail et même le président en exercice, François Hollande qui fait l’éloge de Nicolas Berggruen, le remerciant pour « son initiative, son dévouement, sa capacité à rassembler autant de personnalités » Ce jour là, à la tribune, il y a ….Sylvie Goulard qui est là en tant que députée européenne ( ?) ; cinq mois plus tard, elle est recrutée par l’Institut Berggruen.

 L’Institut Berggruen comporte aussi un « Conseil du XXIème siècle » où on retrouve Nicolas Sarkozy, le réalisateur James Cameron, Elon Musk, Xavier Niel, Pascal Lamy, ex-directeur de l’OMC (ex-PS !!!).

 Le credo de ce conseil : organiser des référendums sur des sujets consensuels , c-à-d dépolitisés. Selon Nicolas Berggruen, « Il faut de nouvelles solutions. Les référendums eux-mêmes sont très politisés ; on a pensé à des assemblées, un peu comme des jurys qui peuvent analyser différentes questions, l’idée c’est d’avoir beaucoup plus de consultations et d’essayer de dépolitiser les questions qui sont résolues surtout par des votes et on trouve que les votes c’est devenu beaucoup, beaucoup trop politisé » En clair, il s’agit de séparer les sujets consensuels des sujets conflictuels qui, eux, ne devraient pas être résolus par le vote. Ainsi la démocratie serait quelque chose de dépolitisé. Escroquerie ! la démocratie, ce devrait être le débat, la passion, le conflit.

 Concernant le capitalisme, il sent bien qu’il y a une crise, mais il a une idée pour la surmonter sans remettre en cause le fait que 1% de la population s’octroie 50% des richesses :

 Il souhaite transformer les salariés en actionnaires, pour mieux les piéger, et il prône un engagement dans le Charity Business ; c’est la doctrine de Warenn Bufett et Bill et Melinda Gates, à savoir ils incitent les entreprises à s’engager dans le Giving Pledge, c-à-d un engagement à donner une partie de sa fortune. Pour eux, il s’agit de remplacer l’Etat redistributeur par l’entreprise redistributrice. En fait c’est la négation de l’Etat, la doctrine de Milton Friedmann.

 L’objectif est double : réformer le capitalisme et la démocratie. Il s’agit d’un retournement d’image : avoir l’image d’un grand donateur, en se servant des ressources que l’on a par ailleurs pillées sur les populations. C’est une nouvelle forme de capitalisme beaucoup plus pervers : le philantro-capitalisme.

Paradoxalement, ce chevalier blanc plein de générosité se débrouille très bien pour échapper à l’impôt :Les holdings de la galaxie Berggruen sont installées dans les paradis fiscaux : le trust dédié aux actions charitables est aux Bermudes, tout comme l’Institut Berggruen, dont la holding est aux iles Vierges Britanniques, tout comme plusieurs sociétés qui apparaissent dans les Panama Papers. Quant à son patrimoine immobilier français, il est géré par une structure luxembourgeoise qui dépend d’une société basée aux Bermudes.

 On voit bien à partir de là les liens entre Sylvie Goulard, Macron et Berggruen, mais cela va bien au-delà, car si l’on cherche un peu, on voit que au sein de la fondation Democraty Culture Foundation se côtoient le Berggruen Institute comme partenaire du projet et Mc Kinsey & Company comme partenaire stratégique.

Il est facile de comprendre alors que Goulard et Macron sont à la fois les bénéficiaires et les marionnettes de ces organisations tentaculaires et que les dindons de la farce sont les citoyens et citoyennes français qui croient encore à la négociation et au débat d’idées.

 Ursula Van der Layen n’est pas en reste ; comme ministre des armées allemande, proche de Berggruenn, (on la voit le 30 octobre 2012 converser à Berlin avec Georges Soros et Nicolas Berggruen- photo AFP) elle choisit en 2014 comme Secrétaire d’Etat à la Défense, Katrin Suder employée depuis 2000 chez Mc Kinsey et qui entre 2009 et 2014 y est responsable des activités dans le secteur public. De plus à partir de ce moment là, Ursula Von der Layen a traité de nombreux contrats avec Mc Kinsey, puis ensuite avec Pfizer dans le cadre européen.

De même que Victor Fabius est directeur associé de Mc Kinsey à Paris, David Von de Leyen est cadre supérieur chez Mc Kinsey pour l’Allemagne.

 On est dans le monde de la trahison :

 Souvenons-nous :

HOLLANDE : « mon ennemi c’est la finance », puis 1 mois plus tard à la City: "I'm not dangerous"

MACRON : rachat du Monde ; sabotage candidature Hollande, Convention Citoyenne Climat, Grand Débat, Convention Citoyenne sur la fin de vie, etc..

GOULARD : dans les couloirs de Bruxelles comme dans ceux du Berggruen Institute

VON DER LEYEN : gouvernement allemand, commission européenne, cabinet de conseil Mc Kinsey et  vaccins Pfizer.

 Les dernières découvertes de corruption présumée au niveau de quelques députés européens, dont la socialiste grecque Eva Kaili, vice –présidente du Parlement européen.

 Tout ceci n’est pas fait pour réconcilier le peuple avec la politique et l’inciter à aller aux urnes, mais utiliser plutôt d’autres modes d’expression.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.