« COMMENT SE GOUVERNER :LES DIFFERENTES ECHELLES DE PRISE DE DECISION, AVEC CHACUNE LEURS STRUCTURES, SONT A ETABLIR. » : Parler villes, c’est parler politique, et vice-versa : .
Tr1 : Fernand Braudel : « le capitalisme ne peut s’effondrer de lui-même, par une détérioration qui serait “exogène” ; il faudrait pour un tel effondrement un choc extérieur d’une extrême violence et une solution de remplacement crédible. » Ce que nous recherchons.
Tr2 : Les villes actuelles montrent une grande difficulté à accueillir des étrangers : ne faut-il pas se comporter en infirmières , tenter de les guérir de ce mal, mais aussi en sage-femmes, et en faire naitre d’autres, moins destructrices d’humains et de milieux ?
Tr5 : Comme les villes italiennes du moyen-âge : « Les villes n'ont pas laissé seulement de beaux monuments ou des fresques ; les cités-États surtout ont laissé des idées ; des idées qui ont illuminé certains tournants de l'histoire occidentale. »Mario Ascheri
Tr6 : L’histoire récente contient des exemples inspirants, comme Marinaleda, où les habitants construisent eux-mêmes leurs logements.
Tr17 : Tracer des Villes Idéales ? Sous les plumes de More, Campanella et Rabelais, les utopies sont des instruments de critique sociale, déguisés sous l’oripeau de récits de voyage. Notre intention est autre : peindre le possible, pour qu’il soit envisagé.
Tr18 : Les cités idéales sont des cages,des prisons. Plutôt que dessiner un coffrage où couler un béton déjà mort, s’attacher à écrire ligne à ligne un code génétique, comme celui qui laissent la plante ou l’animal croître, et trouver peu à peu, à partir du contexte et des évènements de leurs vies, leur propres formes…
Tr19 : Les bastides du Sud-Ouest répondent à cette idée de code génétique : des règles simples, d’urbanisme, de démocratie, d’accession à la citoyenneté, leur ont permis de croitre en quantité , toutes diverses.
Tr20 : Il est remarquable que les bastides aient été en constante évolution du point de vue des constructions tout en respectant les éléments urbanistiques .
Tr21 : Que la propriété privée , cette chose intangible, absolue, et comme éternelle, ne soit qu’une chose relative, limitée, historiquement datée, Sarah Vanuxem nous l’enseigne, pointant l’exemple des « sections communales ».
Tr22 : « Posséder la nature », recueil dirigé par F.Graber et F.Locher (2018), historiens, nous le confirme.
Tr31 : Comment une structure politique contribue à orienter une société vers l’accumulation, c’est l’une des conclusions de Pierre Clastres, dans « La Société contre l’Etat ».
Tr32 : David Graeber, un des continuateurs de Clastres, était convaincu que les sociétés sans état représentent bel et bien une alternative concrète au monde tel qu'il est.
Tr39 : Qui se rassure en imaginant que les différents exils climatiques seront internes doit lire « Le pire des mondes possibles » de Mike Davis sur les bidonvilles, cet enfer sur terre, et cette bombe à retardement.
Tr40 : Parmi ceux qui se sont confrontés à cette réalité, l’architecte John Turner, qui a tenté d’impliquer les savoir-faire des habitants.
Tr45 : Trouver une échelle pour agir, quand les états démontrent leur impuissance. C’est le sens de la construction des bio-régions.
Tr46 : Bio-régions sur lesquelles a travaillé Alberto Magnaghi et son “Laboratorio » toscan .
Tr49 : La thèse de Silvia Grünig Irribaren « Ivan Illich : la ville conviviale » est un essai pour décrire les critères d’une telle ville , parmi lesquels la gratuité.
Tr50 : Elisabeth Crouzet-Pavan, dans « Les villes vivantes- Italie XIII° XV° siècle » évoque la construction, la conquête d’un espace public dans cette époque : conquête à recommencer sans cesse.
Tr57 : La gratuité ? c’est commencer par démarchandiser…C’est aussi s’interroger sur nos besoins essentiels.
Tr58 : Les Neuf, poètes et artistes antillais, défendent la gratuité : « C'est le gratuit en son principe qui devrait s'installer aux fondements de nos sociétés neuves et de nos solidarités imaginantes...»
Tr65 : Comment réaliser la gratuité ? Avec les communs : « A la question d’Amartya Sen : « Que faut-il égaliser ? non les choses, mais les accès au potentiel d’accomplissement dont elles peuvent être vectrices. »Pierre Crétois.
Tr66 : « Nous proposons de réorganiser la politique autour de l’idée de commun.» Michel Bauwen
Tr71 : Kropotkine : « Nulle période de l’histoire ne peut mieux montrer le pouvoir créateur des masses populaires que le Xe et le XIe siècles, lorsque les villages et les places de marché fortifiés, commencèrent à se libérer du joug des seigneurs, et lentement préparèrent la future organisation de la cité. »
Tr72 . Kropotkine fut, avec William Morris, un des inspirateurs des cités-jardins.
Tr93 : Geddes poursuit ces recherches, tentant d’y faire participer les habitants.
Tr94 : Howard , le premier à décrire ces cités-jardins, est encore suivi, 120 ans plus tard .
« LES NOTIONS D’AIRES LINGUISTIQUES AURONT DISPARU. TOUTES LES LANGUES SERONT PRATIQUEES. »
Tr81 : Jacques Rancière relate comment Jacotot enseigna le français , dans « Le maitre ignorant, cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle »
Tr82 : Parmi tant d’expériences inspirantes, le « Barefoot College » a permis aux grand-mères analphabètes de Tilonia de transmettre des techniques complexes, sans se soucier de la barrière des langues.
« LES CARBURANTS FOSSILES NE SERONT PLUS UTILISES, SAUF EN CAS D’URGENCES, A DEFINIR »
Tr33 : Plus que se tourner vers d’autres sources d’énergie, se décarboner signifie changer notre mode de vie pour économiser avant tout l’énergie quel qu’elle soit.
Tr34 : Que pourrait être une vie décarbonée, en 2050 ? Après l’ADEME, nous avons aussi joué le jeu d’imaginer.
NOUS AVONS AUSSI :
EXPLORE FORETS,CHEMINS ET VILLAGES ABANDONNES :
Tr3 : Il y a en France 16.8 millions d’ha de forêt, 80 000 ha de plus par an, et presque autant qu’en l’an 1000.
Tr 4 : Mais de quelles forêts parlons-nous ? Des monocultures décrites par Gaspard d’Allens dans « Main basse sur nos forêts » ?
Tr35 : Les chemins ne furent pas toujours les rubans de bitume qu’ils sont devenus.
Tr36 : Les antiques voies romaines , dont certaines subsistent, étaient faites sans béton ni bitume .
Tr37 : Tant de villes et villages sont partis d’une simple clairière , leur nom même l’atteste .
Tr38 : L’intuition première est celle-ci : ouvrir des clairières, qui puissent être des noyaux de peuplement, et d’agriculture...
Tr 43 : L’exode rural a changé le destin des familles, des villages, mais marqué aussi une perte des savoir-faire .
Tr44 : En Italie, on a dénombré quelques 5527 villages en voie d’abandon, dont 182 complètement désertés.
Tr55 : Clément Dodane a enquêté sur les conditions dans lesquelles on a « enrésiné » l’Ardèche, en plein exode rural, sur l’échec économique, et écologique d’une telle politique.
Tr56 : : Dans « Ranimer les braises du vivant », Baptiste Morizot défend les réserves de vie sauvage, sans exclure d’autres types de rapports entre humains, et forêts . Pour nous il s’agit d’habiter ces forêts.
Tr99+100 : Anna Tsing, dans « Le champignon à la fin du monde : sur la possibilité de vivre sur les ruines du capitalisme » explore les rouages, depuis le cueilleur des matsutakes, jusqu’aux marchés japonais.
CROISE DES EXPERIENCES DU PASSE :
Tr67+68 : comment le réseau des monastères du XII et XIIIème siècle a su constituer une puissance , quels furent les choix en matière d’implantation, d’économie, d’hydraulique … et comment s’en inspirer .
ECOUTE DES ARCHITECTES :
Tr63+ 64 : Michelucci et De Carlo , deux architectes italiens, passionnés dans l’art de construire avec : avec les artisans, avec les habitants ,…
DEFINI UN CONCEPT DE BASE : LA LENTEUR.
La lenteur est le concept clé, celui qui ouvre toutes les autres possibilités :
Tr29 : Pierre Sansot : «Pour ma part, je me suis promis de vivre lentement, religieusement, attentivement, toutes les saisons et les âges de mon existence. »
Tr30 : « Car plus nous pouvons nous déplacer facilement, plus sommes-nous contraints de le faire, et toujours plus loin »Michel Lussault.
Tr89 : Hartmut Rosa : «La tentative de rendre le monde disponible semble déboucher purement et simplement sur son contraire, une indisponibilité sans limites. »
Tr90 : Madeleine Sallustio dans « À la recherche de l’écologie temporelle » distingue le cadre temporel, rigide, et le milieu temporel, un ensemble de temps qui s’entremêlent.
ESSAYE DE DESSINER UNE STRATEGIE :
Tr87+88 : Comme des pions de jeu de Go, qui d’abord semblent exagérément lointains, puis finissent subrepticement par dessiner des territoires, nous imaginons que les nombreuses tentatives pour lutter contre les dominations dévorantes formeront bientôt un réseau indestructible, comme un mycélium . Comme l’écrit Anna Tsing, les champignons sont immortels .