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Billet de blog 18 décembre 2024

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Trace 52-Synthèse 4

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous continuons cette synthèse , passant aux traces 39 à 50 :

Traces 39/ Villes 7

Loin des clairières évoquées précédemment la réalité de bientôt 2 milliards d’humains : le bidonville.

Il n’est pas possible de demander aux pays du tiers-monde d’absorber la totalité des réfugiés climatiques , à moins d’approuver cela .

Mike Davis, dans « Le pire des mondes possibles » (2006) dépeint cette réalité, dans toute sa misère, y compris toutes les difficultés pour en sortir, tant cette réalité représente en fait l’accomplissement logique d’un système, et non une imperfection qui serait corrigible.

Des hommes ont essayé d’y remédier, en se basant sur les forces internes à ces univers, dont John Turner.

Traces 40/ Villes 8

Les efforts de John Turner pour faire en sorte que les habitants des bidonvilles aient les moyens de mettre en œuvre les capacités, qu’ils ont, pour améliorer leur habitation, voire en construire, vont dans le droit fil de cette recherche. Pour reprendre la citation de John Turner :

« Comme toutes ces activités dont l’objectif est la vie, le logement peut devenir « un moyen pour notre réalisation personnelle » Turner (1978), une réalisation qui ne peut pas être réduite à la consommation d’un simple produit préemballé. En participant à la construction de leur maison,

les personnes ont non seulement plus d’espace pour leurs relations personnelles, mais pensons aussi « au travail créatif, à la fierté et à  la satisfaction que le travail de construire sa maison procure » Turner et Fichter (1976).

Traces 41/ Frontières 1

L’autre voie : chercher à fuir ces conditions inhumaines, qu’a décrites Mike Davis, c’est-à-dire embarquer pour l’exil, et rencontrer les frontières qui maillent le monde des Etats-nations.

Frontières faisant aujourd’hui l’objet d’un consensus à peu près universel, mais qui même quand elles sont qualifiées de « naturelles », sont bien les produits, espérons provisoires, de l’histoire.

Les murs qui visent à les concrétiser, des Etats-Unis à Israël, ne font que démontrer leur absurdité.

Wendy Brown, dans « Murs – Les murs de séparation et le déclin de la souveraineté étatique »(2009) voit dans ces obstacles, cruels et dérisoires à la fois, le chant du cygne des Etats-nations, et le démontre.

Traces 42/ Frontières 2

Des dinosaures qui ont survécu 14 millions d’années, et de l’homme qui en guère plus de 100 000 ans a réussi à ruiner son environnement, détruisant au passage la moitié des animaux, qui est le plus intelligent ? Les oiseaux, peut-être ? On trouve ceci dans le Journal de Jules Renard, en date du 7 mai 1894 : « Cette jolie idée de Saint-Pol-Roux que les arbres échangent des oiseaux comme des paroles ». Vinciane Despret, dans « Habiter en oiseau » (2019) explore comment, dans l’histoire de l’ornithologie, a évolué la notion de territoires, et, partant, de frontières, chez ceux qui étudient les oiseaux. Ecoutons-la, écoutons-les !

Traces 43/ Abandons 1

« Comment peut-on s'imaginer/ En voyant un vol d'hirondelles/ Que l'automne vient d'arriver? »Jean Ferrat. Les oiseaux en question ici parlent plus d’exil que de migrations : ils peignent l’exode rural, que les impératifs de productivité du XX° siècle justifiaient.

Drame humain, mais aussi drame écologique, en France, où cette volonté de remplacer le travail des bras par le libre jeu des capitaux, plaçant là ses machines et ses produits dits « phyto-sanitaires », a abouti en un demi-siècle, de 1950 à 2000, à la quasi-disparition des insectes :

https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/02/13/la-disparition-des-insectes-un-phenomene-devastateur-pour-les-ecosystemes_542

Et bien sûr des oiseaux et de leurs chants :

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/10/urgence-sur-la-disparition-des-vertebres_6051633_3232.html

Traces 44/ Abandons 2

En Italie, aussi, cet exode rural a été massif. Les conséquences sont écologiques, on l’a vu, mais aussi humaines. Ce sont des cultures entières qui ont disparu, dans un phénomène global d’acculturation que la télévision a achevé. Pier Paolo Pasolini, l’un des premiers, a pointé ce phénomène, dans son irréversibilité tragique. Mais les villages peuvent retrouver une seconde vie …

Traces 45/ Bio-régions 1

Des cultures traditionnelles, mais plutôt de celles des Amérindiens, il est question dans l’«Art d’habiter la terre » (1985, trad.fr. 2020) de Kirkpatrick Sale. Faisant référence à eux, l’auteur tente de nous faire retrouver un autre mode d’organisation, en commençant par un autre mode d’attention. Quelques règles simples : « Considérer la valeur des biens selon leur utilité ou leur beauté plutôt que selon leur coût. Echanger des produits selon le besoin et non selon la valeur de l’échange.

Assurer une distribution à l’ensemble de la société, sans se préoccuper du travail effectué par chacun. »KS

Traces 46/ Bio-régions 2

Bien beau tout ça, mais comment fait-on ? Ici, en Toscane, le même vocable de bio-région est moins ambitieux. Il s’agit là aussi de passer par une connaissance intime de territoire, dans toutes ses dimensions, mais plus modestement, pour envisager une concertation de tous. C’est le travail d’Alberto Magnaghi et de son « Laboratorio di progettazzione ecologica degli Insediamenti », découvert entre autres à travers l’analyse de Thierry Paquot : « Ces expériences aident l’imaginaire à produire les visions d’une planète foisonnante de bio-régions en réseaux qui coopèrent pour reconstruire le milieu ambiant de l’homme en favorisant une mondialisation par le bas. Cette croissance de projets locaux partagés et des réseaux solidaires globaux peut alimenter le combat :

- pour soustraire au monde des marchandises une quantité croissante de biens.

- pour la reproduction individuelle et sociale des styles de vie des habitants, en leur confiant la gestion sociale du bien commun territoire. »TP

Traces 47/Interculturalité 1

Pouvoir accueillir gens du  monde entier, c’est l’objectif. Mais comment bâtir une forme d’interculturalité ? Vaste question touchant à tant de domaines : anthropologie, sociologie, psychologie, philosophie… Nous avançons là-dedans à pas de loup, sous la tutelle de Michel Montaigne, pour une remise en question salutaire du concept d’identité, et nous embarquerons bientôt pour les Antilles, pour questionner celui de créolisation, avec Glissant…

Traces 48/ Interculturalité 2

C’était une page de musiques, une partition. Pour une interculturalité illustrée par tant de rencontres probantes, à commencer par celles qui ont donné naissance à l’Orchestra di Piazza Vittorio. Sans interculturalité, point de jazz, mais disparaît aussi tout un pan de la musique baroque, …Peut-on imaginer l’harmonie dans un simple unisson ?

Traces 49/Villes 9

Condenser en deux pages et 1300 mots une thèse de 500 pages ? Cela vaut la peine si cela donne envie de la lire en entier. C’est l’objectif des notes de lecture de « La ville conviviale. »(2013)  de Silvia Grünig Irribaren. Une citation, où résonne le mot « hospitalité » : «Une ville conviviale est une ville poreuse où l’hospitalité est à même de fleurir : celle qui n’a pas abandonné l’espace humain où il est possible de regarder l’autre face à face pour sortir de la logique du challenge industrialiste et aller vers une « structure conviviale des outils et des institutions ».SGI.

Traces 50/ Villes 10

Il s’agit là d’un retour vers cet épisode des communes italiennes, de 1183 à la peste de 1347, et qui a inspiré la Trace 5, cette fois en compagnie de Elisabeth Crouzet-Pavan, et de son livre « Villes vivantes (2009). Où les places conquises par les communes jouent au moins deux rôles : celui de l’affirmation du pouvoir communal, mais aussi celui de sa prédilection pour la beauté. Beauté que nous essaierons de ne pas oublier dans la suite du parcours.

Cette idée de beauté, mais aussi de réhabilitation des communs, d’invention de nouveaux communs, sera au centre des prochaines Traces, où il sera question, dans le désordre, de construction en terre, des forêts encore, de gratuité, de migrations, des cités-jardins anglaises, de  décroissance, de créolisation, d’abbayes de Thélème, d’architectes même ! ….Nous irons, pensant à Calvino, vers des villes visibles…

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