Rarement rentrée aura été aussi morose. Les cadres de l'Education nationale que je croise ces dernières heures sont abattus et désabusés.
L'école est le reflet d'une Nation. L'enthousisame à enseigner s'enracine dans la dynamique d'une société à vouloir porter la jeunesse vers un avenir meilleur et dans la générosité d'un projet politique qui rapproche les citoyens.
Nous sommes en cette fin août 2010 à front renversé de l'espoir.
Les projets en cours sont tous plus ou moins des miroirs aux alouettes qui voient le futur dans les effluves du passé ou dans les replis ou le marc de café de l'opinion publique. Chacun perçoit qu'il n'y a rien à voir du côté de réformes en carton-pâte qui prétendent pour la forme aux progrès des élèves. Les vrais enjeux sont ailleurs du côté des économies budgétaires et du sacre d'une société libérale ploutocrate.
La réalité qui nous attend est formée par la perspective des suppressions de postes, d'une formation initiale des enseignants annihilée, du recul des retraites, des réformes des programmes du 1er degré idéologiquement et pédagogiquement régressifs, de la baisse drastique des moyens alors qu'il faut faire face à une angoisse de plus en plus prégnante des familles. Tout cela conduit chaque enseignant à se replier sous son chapiteau, alors que les temps difficiles que nous vivons devraient appeler une mobilisation forte en faveur de tout ce qui serait porteur d'espoir et de progrès social. .
Pour la première fois depuis mon entrée dans l'Education nationale, il y a plus de trente ans, je m'interroge... C'est quand les vacances ?