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Michel Serres (1930-2019) s'adresse aux râleurs qui prétendent que « c'était mieux avant » et comme il le dit très bien : « or, cela tombe bien, avant, justement, j'y étais » (p. 6). Comme dans son précédent livre, il utilise un sobriquet inutile de « grand-papa ronchon » pour les uns, en rappelant celui de « petite Poucette » pour les jeunes (filles) d'aujourd'hui (jeu de mots par allusion aux manipulations des téléphones portables). Michel Serres aurait dû admettre que l'on constate aussi que cette illusion passéiste a contaminé la jeunesse. Ce genre de généralisation philosophique mériterait une quantification sociologique des populations concernées. D'ailleurs, si on reste sur le cliché de la jeunesse moderniste et de la vieillesse rétrograde, on pourrait penser que c'était plutôt mieux avant sur ce point. Mais ce n'était sans aucun doute pas le cas non plus si on y regarde bien. Les représentations sociales d'une époque ont tendance à généraliser ce qui relève seulement de minorités actives.