Jacques Bolo: Nathalie Heinich et le Militantisme woke
La brochure de Nathalie Heinich, Ce que le militantisme fait à la recherche, est une manifestation de la polémique sur la question de l'islamisme et des questions identitaires. Nathalie Heinich n'y apporte pas de réponse, mais prend parti en attaquant le militantisme au nom de la science.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
La brochure de Nathalie Heinich, Ce que le militantisme fait à la recherche, est une manifestation de la polémique sur la question de l'islamisme et des questions identitaires. Nathalie Heinich n'y apporte pas de réponse, mais prend parti en attaquant le militantisme au nom de la science. On peut en accepter le principe, mais le procès à charge qui en découle est un peu rapide. Il relève aussi d'un mouvement d'humeur contre certains qui avaient précédemment remis en question ses interventions politiques personnelles. Du coup, on peut plutôt observer que la recherche est une sorte de panier de crabes où les participants essaient mutuellement de se délégitimer. Cela relève davantage de la rhétorique que de la science. Mais c'est vrai aussi que l'université souffre d'arrangements qui relèvent d'un manque de rigueur scientifique. Il faut donc crever l'abcès sur ces questions sur lesquelles Nathalie Heinich s'engage unilatéralement.
Les jugements à charge et à l’emporte-pièce relèvent de ce que la «loi de Brandolini» dit des fake news : qu’elles se diffusent plus vite que les rectifications qui prennent beaucoup plus de temps. J'ai pu en faire l'expérience en voulant initialement écrire un simple compte-rendu du «tract» de Heinich sur mon site, Exergue.com. Je me suis retrouvé à rédiger une longue analyse de sociologie de la connaissance qui est mon centre d'intérêt principal.
