Jacques Lacaze

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Billet de blog 18 juin 2015

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POLICE POLITIQUE ET SOCIALE: UN VRAI RISQUE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Madame Laure de La Raudière, députée LR (Les Républicains) d’Eure-et-Loir déclare - rapporté par Médiapart - : « Le texte sur le renseignement pourrait satisfaire un pouvoir totalitaire. Si un pouvoir totalitaire s’installait en France, ses dirigeants n’auraient même pas à modifier la loi pour surveiller la population »

Ce qu'elle dit est tellement vrai, qu'après les attentats du 11 septembre, en novembre 2001, le ministre de l’intérieur socialiste, Mr Daniel Vaillant à fait voter des lois très liberticides mais à durée limitée! Le gouvernement suivant n'a eu qu'à les proroger sans changer une virgule.

J'ai toujours été sensible au raisonnement de Madame Laure de La Raudière,  en ce que, jeune installé en médecine générale, je me suis trouvé confronté à la rédaction de certificats médicaux périodiques pour les enfants. Ces certificats sont d'une part indispensables pour obtenir les prestations sociales (je les remplissais très soigneusement), mais d'autre part, il y a avait aussi une fiche de renseignement informatisable, en principe anonyme comportant des questions très sensibles. Une famille s'est vue pour ses convictions, soumise à des  tracasseries administratives, concernant les vaccins et d'autres problèmes. J'ai immédiatement pensé, à l'époque très exactement: "Si un pouvoir totalitaire s’installait en France, ses dirigeants n’auraient même pas à modifier la loi pour surveiller la population », et j'ai donc

en respectant totalement les convictions des personnes.

Je voudrais ajouter un autre témoignage. J'ai durant 9 ans assuré le rôle de médecin interface à la DDASS du Nord en m'occupant de ce qu'on appelait les injonctions thérapeutiques qui concernaient les personnes interpellées en train d'user ou détenant des substances illicites. Mon rôle était de recevoir ces personnes en consultation dans un local des tribunaux de grande instance pour déterminer si elles étaient dépendantes, c'est à dire toxicomanes ou non. Dans le premier cas, je les dirigeais vers uns structure de prise en charge et contrôlais que cette prise en charge était effective et bien suivie. J'étais donc amené à consulter les dossiers établis par le Procureur. Et dans ces dossier, j'ai trouvé les fiches STIC! J'ai été interpellé par ces fiches (voir: https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_traitement_des_infractions_constat%C3%A9es) en ce que avant toute décision judiciaire (en pré sentenciel comme disent les spécialistes) des informations sensibles étaient donc relevées et mises à la disposition du commandant de gendarmerie, du commissaire de police, du procureur et du maire de la commune de la personne de la personne concernée. Ce fichier est en outre, consultable en temps réel d'après ce qui m'avait été dit à l'époque, lors d'une intervention des forces de police ou de gendarmerie. Inutile de préciser que mes "clients" étaient particulièrement visés, et comiquement que quand ils étaient interpellé plusieurs fois, ils étaient considérés comme des "récidivistes": de quoi, d'un contrôle  ou d'une interpellation? Mystère!

J'approuve donc la suite de la déclaration de Mme de La Raudière:

Mais mon point de vue est qu'il faut bien entendu refuser les nouvelles lois liberticides, MAIS AUSSI, ANNULER LES LOIS ANTÉRIEURES, PAR EXEMPLE LE FICHIER STIC, LES LOIS VAILLANT DE 2001.... mais aussi tout bêtement  respecter et faire respecter les lois en vigueur concernant la protection des renseignements médicaux. L'information des professionnels pourraient être très facilement réalisée.

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