La France espionne aussi les réseaux sociaux
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- Par Chloé Woitier
- Mis à jourle 04/07/2013 à 16:42
- Publiéle 04/07/2013 à 15:11

Le Monde révèle que les services de renseignements français disposent du même dispositif de surveillance généralisée d'Internet que les États-Unis, épinglés par le scandale Prism.

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La surveillance généralisée des télécommunications est aussi une réalité en France. Le Monde a publié ce jeudi une enquête démontrant que les services de renseignements français interceptent toutes les communications téléphoniques en France, mais aussi celles opérées sur Internet, et stockent le tout dans de gigantesques serveurs situés dans les sous-sols du siège de la DGSE, boulevard Mortier, dans le XXe arrondissement de Paris.
L'objet de cette surveillance n'est pas d'écouter ou de lire des échanges privés, mais de déterminer qui parle à qui, quand, combien de temps, et où. La DGSE a ainsi accès aux intitulés des courriers électroniques envoyés de France, aux requêtes Google, aux interactions sur Facebook… L'accumulation de ces données, au fil des années, permet de dresser la carte des interactions sociales de chaque citoyen. Si un individu est soupçonné, par exemple, de faire partie d'un groupe terroriste, les renseignements français pourront facilement retrouver avec qui cette personne a communiqué au cours des dernières années, et retrouver d'éventuels complices. À charge ensuite aux enquêteurs de lancer de véritables écoutes, qui requièrent l'autorisation des autorités.
Le Monde révèle que cette gigantesque base de données est accessible à la DGSE (sécurité extérieure), mais aussi à la sécurité intérieure (DCRI), à la Direction du renseignement militaire (DRM), à la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), à la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), et même à Tracfin (lutte contre les circuits financiers clandestins) ou à la police judiciaire. L'existence de cette mutualisation des renseignements est niée par les autorités.
Un système révélé en 2010 par la DGSE
Cette surveillance généralisée d'Internet avait été révélée par la DGSE elle-même en 2010, lors du Symposium sur la sécurité des technologies de l'information et des communications. Bernard Barbier, le directeur technique de la DGSE, y expliquait le fonctionnement de ce système, comme l'avait alors relaté le blogueur Jean-Marc Manach. «Toutes ces métadonnées, on les stocke, sur des années et des années. Quand on s'intéresse à une adresse IP ou à un numéro de téléphone, on va chercher dans nos bases de données. On retrouve la liste des correspondants (du suspect) pendant des années. On arrive à reconstituer tout son réseau», expliquait Bernard Barbier. Pourquoi s'intéresser à Internet et aux services grand public comme les messageries ou Facebook? «Parce que les réseaux grand public sont utilisés par les terroristes», qui, noyés dans la masse des échanges Internet classiques, espèrent ne pas être détectés.
Ces annonces étaient passées totalement inaperçues à l'époque. Mais l'éclatement du scandale Prism aux États-Unis, qui repose sur la même méthode, risque de changer les choses. Seule différence, de taille, avec les États-Unis: la surveillance française ne repose sur aucun cadre légal. La loi française ne prévoit en effet rien quant à la légalité du stockage massif de données de connexion. Un vide juridique dans lequel se sont engouffrées les agences de renseignements.
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147 commentaires
Espionner est une chose, mais tirer parti des informations collectées en est une autre. Pourquoi l'état n'utilise-t-il pas ces données pour faire la chasse aux faux chômeurs et aux chômeurs qui ne veulent surtout pas travailler. Il pourrait gagner des milliards d'euros d'abus d'aides sociales.
Le 07/07/2013 à 11:47
M'ENFIN !!! C'est le secret de Polichinelle ! Ils font tous de l'espionnage depuis la nuit des temps !
Le 06/07/2013 à 00:26
On s'en fout arrêtez de mettre le sujet en première page. Ce qui nous choque c'est nos alliés qui nous espionne. Et arrêtez de censurer sans raison. Vous faites perdre de la crédibilité à votre journal ! Laissez Le Monde ou Libé censuré à tout va, c'est des champions
Le 05/07/2013 à 20:17
On comprend beaucoup mieux le manque de réaction du gouvernement socialiste. Par ailleurs, les droits des individus se réduisent comme une peau de chagrin, George Orwell serait maintenant presque au dessous de la vérité.
Le 05/07/2013 à 18:56
Tu parles, il suffit d'un réseau virtuel privé (VPN) pour se soustraire à ces écoutes. Ne me dites pas que des terroristes chevronnés ne sont pas au fait de ces techniques que de plus en plus d'internautes utilisent pour télécharger des torrents. La DGSE ne prendra rien de plus que des petits poissons avec ses grandes oreilles. Je crois plutôt qu'on espionne le Français (le contribuable?) moyen...
Le 05/07/2013 à 15:49
On se demande bien à quoi servent nos services de renseignements puisqu'il paraît que la France est désolée de ne pas avoir su que le président Morales était à bord de l'avion bolivien qui n'a pas reçu la permission de survoler la France l'autre jour...On nous prend vraiment pour des sots! Honte à ceux qui font ainsi passer notre pays pour lâche et nul! et menteur!
Le 05/07/2013 à 13:23
L'état doit donc s'"expliquer comme il demande de le faire par les USA
Le 05/07/2013 à 12:51
Le problème est qu'il suffit de porter un certain tee shirt pour être un terroriste
Le 05/07/2013 à 12:29
Mais qui en doutait???
De toute façon, "un bon citoyen n'a rien à cacher" (Robespierre).Le 05/07/2013 à 11:48
Le Monde ferait mieux d'arrêter avec le Huffington Post et le Nouvel Obs (entre autres) d'employer des gens dans le magrheb pour faire sa modération, qui du reste est outrancière car inexistante et totalement partisane... C'est l’hôpital qui se fout de la charité...
Le 05/07/2013 à 11:38
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