Ils reviendront.
Les fils du vent, les gardiens des dunes, ceux dont le regard porte plus loin que l’horizon.
Ils reviendront vers la Mère-Patrie comme l’oued rejoint la mer, naturellement, inévitablement, avec dans leurs mains la poussière d’un serment ancien.
Ils ne viendront pas les mains vides.
Car au Maroc, on ne revient pas nu devant l’Histoire.
Ils ramèneront avec eux Tindouf et Béchar, non comme un butin, mais comme une offrande, une part de nous égarée dans le sable et que le vent, enfin, nous ramène.
Le Sahara oriental, ce n’est pas une terre disputée, c’est une mémoire dispersée.
Une mémoire qui se souvient des caravanes, des caïds, des serments d’allégeance, de la parole donnée au Sultan sous la tente, à la lumière des étoiles.
Et quand Sergueï Lavrov, du haut de sa froide lucidité diplomatique, rappelle que cette mémoire est marocaine, ce n’est pas un soutien, c’est une vérité qui s’exprime.
Alors, que les fils du désert rentrent.
Que leurs pas tracent à nouveau la route vers la bannière rouge et l’étoile verte.
Qu’ils viennent avec le sable de Tindouf dans les poches et le vent de Béchar dans les cheveux.
Et quand ils franchiront le seuil du Royaume, le Maroc les accueillera non pas comme des revenants, mais comme des fragments retrouvés de lui-même.
Bienvenue au Maroc éternel.
Celui que ni les frontières ni les orages ne peuvent effacer.
Celui qui ne s’étend pas seulement sur une carte, mais dans la mémoire des hommes.