JALIL BERRADA

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Billet de blog 8 octobre 2025

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LE DISCOURS ROYAL TANT ATTENDU: ENTRE LUCIDITÉ ET APPEL À LA RESPONSABILITÉ

Attendu avec ferveur, le discours royal d’ouverture du Parlement s’annonce comme un moment de vérité. Entre lucidité et appel à la responsabilité, le Souverain devrait tracer la voie d’un nouvel équilibre : reconnaître la voix légitime d’une jeunesse en éveil tout en rappelant les devoirs d’un encadrement politique à bout de souffle.

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Le discours royal prévu à l’ouverture de la session parlementaire, ce vendredi, s’annonce comme un moment d’équilibre et de vérité. Il devra concilier deux exigences : répondre aux revendications légitimes de la Génération Z 212, porteuse d’un souffle nouveau, et pointer sans détour les défaillances criantes des partis politiques, des syndicats et d’une société civile essoufflée, incapables d’encadrer et de canaliser cette énergie citoyenne.

Ce discours ne se limitera pas à une reconnaissance symbolique. Il invitera clairement la jeunesse à investir les institutions, à s’emparer des partis, des conseils locaux, des syndicats, la réactivation de la liste nationale des jeunes pouvant en être le levier naturel — bref, à cesser de rester spectatrice et à devenir actrice. La parole des jeunes doit désormais résonner à l’intérieur du système, et non plus uniquement dans la rue ou sur les réseaux sociaux.

Le Souverain rappellera aussi que les grands chantiers structurants du Royaume — économiques, sociaux, éducatifs ou territoriaux — ne se réalisent ni dans l’impatience ni dans la colère, mais dans la continuité et la réforme. Les transformations profondes exigent du temps, des sacrifices et une vision claire, que seule une stabilité politique peut garantir.

Le mouvement de contestation mené par la jeunesse a ouvert un débat national sans précédent, dépassant les frontières et forçant chacun à regarder la réalité en face. Les dérapages observés, fruits d’un déficit d’organisation, seront lourdement condamnés ; mais l’expression du désarroi des jeunes, protégée par la Constitution, restera reconnue et respectée.

Toutefois, la rue n’est pas une finalité. Le Souverain insistera sur une vérité politique essentielle : le pouvoir se conquiert aussi par les urnes. Les jeunes, désormais en âge de voter, ne peuvent plus se contenter de dénoncer. Ils doivent choisir, ou mieux encore, se présenter. Ils disposent de cette force de persuasion, de cette séduction populaire que le pays attend de voir transformée en engagement politique.

Quant au gouvernement, il est temps qu’il révise son approche. S’il a choisi de placer le travail au centre de son action, il pèche gravement sur le terrain de la communication politique, laissant place à la confusion et à la cacophonie. Le Maroc d’aujourd’hui ne peut se  suffire d’un langage administratif : il lui faut un récit, une pédagogie, une parole claire.

La politique a ses règles, ses codes et ses équilibres. Les ignorer, c’est condamner toute réforme à l’échec.

À l’aube d’échéances stratégiques majeures, le discours royal donnera le ton : celui du calme, de la lucidité, et d’un réarmement moral et civique centré sur une jeunesse éveillée, consciente et déterminée à bâtir un Maroc plus prudent, plus juste et plus intelligent dans ses choix.

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