Le dernier discours royal, prononcé à l’ouverture de la session parlementaire, s’adresse directement aux représentants de la Nation, majorité et opposition confondues, en les rappelant à la double mission qui fonde leur légitimité : produire la loi et contrôler l’action et les politiques publiques gouvernementales.
D’une justesse remarquable, le message royal se distingue par son équilibre et sa lucidité. Il renvoie chaque acteur politique à ses responsabilités tout en réaffirmant les priorités nationales : justice sociale et territoriale, santé, éducation, emploi, probité, efficacité législative et accélération des grands chantiers. Autant de leviers au cœur de l’émergence du pays.
Mais le Souverain a surtout tenu à rappeler une distinction essentielle : le temps politique n’est pas celui de l’État. Là où les mandats électoraux obéissent à des échéances limitées, l’État, lui, s’inscrit dans la durée et porte une vision à long terme, affranchie des calculs partisans. Cette mise au point trace les contours d’une gouvernance continue, stratégique et durable.
Autre point fort : le discours bat en brèche l’idée d’une opposition entre projets structurants et priorités sociales.
Infrastructures, développement économique ou initiatives sportives participent d’une même dynamique : celle d’un Maroc en mouvement, soucieux à la fois de sa compétitivité et du bien-être de ses citoyens.
Le Roi appelle aussi les institutions politiques à un retour à l’essentiel : plus de clarté dans la communication, plus de proximité avec les citoyens, et davantage de rigueur dans la gestion de la chose publique. La politique, rappelle-t-il, doit retrouver son cadre naturel : celui des institutions représentatives.
Nos jeunes, symbolisés par GenZ212, doivent assimiler le fond et décrypter les interlignes d’un discours, court certes de 11 minutes.
Mais un discours tant empreint de signaux à travers la reconnaissance de leurs revendications dont la rue était le théâtre, un mode légal d’expression tout en prenant conscience du fait que seules les institutions représentatives et démocratiques peuvent les porter sur le terrain en s’y impliquant comme il se doit, et ce, à l’abri de toutes les nuisances toxiques aussi bien internes qu’étrangères au pays.
Enfin, le discours se veut un appel fort à l’engagement citoyen. Jeunes et moins jeunes sont invités à investir la sphère publique, à faire entendre leur voix à travers les partis, les syndicats et les instances représentatives.
Au final, c’est un discours de vision et de cohérence, un message à la fois politique et historique, qui redéfinit les contours d’un Maroc résolument tourné vers l’avenir.