Manifester est un droit. Tout citoyen marocain peut revendiquer ses droits constitutionnels, au premier rang desquels la santé et l’éducation. Mais ce droit doit s’exercer dans le respect des lois et de la sécurité publique.
Face à une classe politique défaillante, incapable d’assumer son rôle d’encadrement, le peuple a trouvé dans la rue un espace d’expression. La gauche comme les islamistes ont tour à tour déçu une fois aux affaires, multipliant les promesses creuses et les prétextes sans fin. Résultat : une confiance brisée, un vide que l’État se retrouve à gérer directement.
La preuve est là. Depuis deux ans, les manifestations se multiplient dans tout le pays pour dénoncer les massacres à Gaza. Certaines vont jusqu’à qualifier de « trahison » l’accord tripartite Maroc–USA–Israël, alors même que cet accord stratégique a permis au Royaume de consolider son intégrité territoriale.
Pour ceux qui ont connu les années de plomb, une telle liberté de ton aurait été inimaginable. Voir aujourd’hui des foules scander leurs slogans sans craindre la répression illustre le chemin parcouru.
Reste une question : pourquoi maintenant? Ces manifestations, légitimes dans leur essence, surviennent à un moment particulier. Un moment où se croisent un agenda sportif majeur et surtout un rendez-vous politique décisif : le débat, au Conseil de sécurité de l’ONU, sur notre intégrité territoriale. Le hasard ? Peut-être. Mais l’interrogation demeure.