JALIL BERRADA

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Billet de blog 30 octobre 2025

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L’ALGÉRIE DIPLOMATIQUE: CHAMPIONNE DU MONDE… À LA TÉLÉVISION

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis quelques jours, les plateaux de télévision algériens sont devenus des temples de l’autosatisfaction nationale. Les ‘’experts’’ y défilent, graves et inspirés, pour célébrer la dernière ‘’victoire’’ de la diplomatie algérienne. Une victoire si éclatante qu’elle aurait, selon eux, vidé de sa substance le projet de résolution onusien concernant le Sahara, piloté par les États-Unis, excusez du peu, et qui doit être soumis dans les heures à venir au Conseil de sécurité.

Les commentateurs, gonflés d’un patriotisme à géométrie variable, parlent d’un exploit historique, d’un chef-d’œuvre diplomatique, d’une démonstration magistrale du ‘’génie algérien’’ ayant, une fois encore, ‘’humilié le Makhzen’’. À les entendre, Alger aurait non seulement déjoué les supposées manigances marocaines, mais réécrit les équilibres du monde. Rien de moins.

J’avoue, c’est beau. Poétique, même. Le problème, c’est qu’en dehors des studios climatisés, la réalité, elle, se fiche des effets d’annonce. Car la diplomatie ne se mesure ni au volume sonore des plateaux télé, ni à la longueur des titres honorifiques inventés pour l’occasion. Elle se mesure aux votes, aux textes, aux actes. Et là, justement, nous y arrivons.

L’Algérie siège au Conseil de sécurité. Voilà donc l’occasion rêvée pour prouver au monde entier la puissance de son influence. Qu’elle vote pour le projet américain qu’elle prétend avoir “corrigé”, et elle en sortira auréolée de gloire. Qu’elle vote contre, et le mythe s’effondrera, révélant ce qu’il a toujours été : une illusion de grandeur soigneusement entretenue pour masquer l’impuissance.

Car pendant que les médias algériens  s’exaltent, le texte, lui, reste le même dans son essence. Il réaffirme, sans ambiguïté, la primauté du plan d’autonomie marocain comme seule base crédible de règlement. Il réduit de moitié la durée du mandat de la MINURSO tout en interpellant ses prérogatives, appelle au respect du cessez-le-feu, et surtout, crime de lèse-majesté pour Alger, exige le recensement des réfugiés des camps de Tindouf, ces âmes abandonnées à la faim et à la poussière, prisonnières d’une cause qui n’est plus la leur.

Alors, qui triomphe vraiment ?

Les faits sont têtus, même quand les slogans se veulent tonitruants. Et quand le rideau tombera sur ce nouvel épisode d’autocélébration, il ne restera qu’une évidence : le Maroc avance, patiemment, solidement, avec la légitimité du droit et la constance de la raison. L’Algérie, elle, s’agite, vocifère, se félicite, puis retombe dans le silence de l’échec, en attendant le prochain mirage diplomatique à applaudir.

Qu’elle vote donc, et qu’on en finisse. 

L’histoire, elle, ne s’écrit pas avec des communiqués triomphants, mais avec des résultats. Et sur ce terrain-là, la diplomatie algérienne a beau parler fort, elle n’a encore jamais rien dit.

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