lorsque Mediapart arrive en 2008, la classe politique française est largement décomplexée de sa corruption : c'est un bruit de fond, et comme tout bruit de fond on finit par s'y habituer et ne plus l'entendre -même si de temps en temps, à l'occasion d'un scandale politico-financier que débusquent ses journalistes, ce bruit de fond augmente tout d'un coup, et finisse par devenir exceptionnellement audible ; alors certains d'entre les corrompus s'empressent de dire : "c'est un bruit de fond... on y peut rien... il faut faire avec".
comment ne pas comprendre alors que cet empressement de la classe politique française à faire passer cette corruption pour ordinaire et somme toute inévitable... lui est largement profitable depuis des exercices électoraux immémoriaux : les escrocs et les affairistes sont les nouveaux gestionnaires des affaires courantes du pays, et les Français•e•s électeurs citoyens soumis au bon vouloir des élus (qui devraient plutôt être à leur service) se rendent aux urnes pour perpétuer cette hypocrisie...
Mediapart a donc donné un grand coup de pied dans la fourmilière, et en même temps que de bouleverser l'ordre des choses sciemment et savamment établi au profit des puissants, s'est vu confier par la même occasion une charge autrement plus lourde -que certains auraient refusée- celle de rééduquer réhabituer le citoyen lambda à la vraie normalité des choses : c'est la corruption qui est condamnable, ainsi que l'affairisme de certains au service d'autres initiés.
on a fait passer aux Français•es des vessies pour des lanternes, celles-ci doivent donc finir par les éclairer dans leurs choix électoraux.
(on a enfin allumé la lumière dans les escaliers !)
le vrai succès de Mediapart verra le jour où il se verra déchargé de ce travail ingrat.
il n'est point besoin de réussir pour entreprendre...
haut les cœurs !