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"Où l'esprit ne déracine plus mais replante et soigne, je nais. Où commence l'enfance du peuple, j'aime." René Char

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Billet de blog 11 août 2008

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J'ai vu le dernier adieu - Pour Mahmoud Darwich

J'ai vu le dernier adieu : je serai mis dans une rime de bois,Soulevé par des mains d'hommes, soulevé par des yeux de femmes,

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai vu le dernier adieu : je serai mis dans une rime de bois,

Soulevé par des mains d'hommes, soulevé par des yeux de femmes,

Je serai enveloppé dans un drapeau et ma voix sera conservée dans des cassettes.

On me pardonnera en une heure tous mes péchés, puis les poètes m'insulteront.

Plus d'un lecteur se rapellera que je veillais chaque nuit dans sa maison.

Une fille viendra et prétendra que je l'ai épousée il y a vingt ans... et quelques.

On tissera des lègendes autour de moi, autour des coquillages

que je recueillais au bord des mers lointaines.

Mon amie se mettra en quête d'un nouvel amant qu'elle dissimulera

dans ses habits de deuil.

J'apercevrai la file du cortège funèbre et les passants las d'attendre.

Mais je ne vois pas encore la tombe. N'ai-je pas droit à une tombe

après toute cette peine ?

Mahmoud Darwich,

Plus rares sont les roses.

Editions de Minuit, 1989.

Traduit de l'arabe par Abdellatif Laâbi.

Quel meilleur hommage à Mahmoud Darwich que ses propres paroles ?

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