jamesinparis (avatar)

jamesinparis

"Où l'esprit ne déracine plus mais replante et soigne, je nais. Où commence l'enfance du peuple, j'aime." René Char

Abonné·e de Mediapart

114 Billets

0 Édition

Billet de blog 27 avril 2008

jamesinparis (avatar)

jamesinparis

"Où l'esprit ne déracine plus mais replante et soigne, je nais. Où commence l'enfance du peuple, j'aime." René Char

Abonné·e de Mediapart

A reculons ...

La remontée du "populisme médiatique" que connait ce monde depuis bon nombre d'années, a été offert un cas d'école pendant la premièr période de pouvoir de Silvio Berlusconi en Italie. Des livres tel Au pas de l'oie, Chroniques de nos temps obscurs, d'Antonio Tabucchi (Seuil, 2006) et A reculons comme une écrevisse, Guerres chaudes et populisme médiatique,d'Umberto Eco (Grasset, 2006), nous offrent une analyse lucide du grand pas en arrière qui s'est fait, et qui se fait encore sous nos yeux, à peu près partout dans le monde.

jamesinparis (avatar)

jamesinparis

"Où l'esprit ne déracine plus mais replante et soigne, je nais. Où commence l'enfance du peuple, j'aime." René Char

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La remontée du "populisme médiatique" que connait ce monde depuis bon nombre d'années, a été offert un cas d'école pendant la premièr période de pouvoir de Silvio Berlusconi en Italie. Des livres tel Au pas de l'oie, Chroniques de nos temps obscurs, d'Antonio Tabucchi (Seuil, 2006) et A reculons comme une écrevisse, Guerres chaudes et populisme médiatique,d'Umberto Eco (Grasset, 2006), nous offrent une analyse lucide du grand pas en arrière qui s'est fait, et qui se fait encore sous nos yeux, à peu près partout dans le monde.

Le projet Médiapart est né de ce même constat, du même signal d'alarme : la montée d'un populisme médiatique qui se fait au détriment de la démocratie, qui se trouve peu à peu, mais brutalement, vidée de quelque chose d'essentiel.

Ce n'est pas une mince affaire de constater un tel délitement : mais, que faire ? L'affirmation de Berlusconi, selon laquelle "personne ne lit les journaux, alors que tout le monde regarde la télévision" peut paraître excessive, mais Umberto Eco lui donne raison, et salue sa franchise "Le problème est le contrôle de la télévision, les journaux peuvent toujours écrire ce qu'ils veulent" (eds. Grasset, p.171).

L'agence de Communication de l'Elysée, c'est à dire les chaines de télévision publiques en France, nous en a donné un spectacle qui confirme ce constat : que le Président de la République réponde à la question pressante de la régularisation de la situation des gens qui travaillent en France depuis 2, 5, 10 ans ou plus, par "l'impossibilité de devenir français par le simple fait d'avoir un contrat de travail dans un restaurant, aussi sympathique soit il," montre combien Monsieur Sarkozy a intégré le crédo de son "homologue" italien. Peu importe que ses propos seront démentis et déconstruits dans certains journaux, pour lui la question est simple : l'effet escompté valaient bien la mise. Pourquoi répondre quand on peut balayer ? Il ne faut que quelques gouttes d'eau, pour qu'un bon vin ne vaut plus grande chose. Arrosons.

Pour reprendre une phrase célèbre de l'administration qui gouverne aujourd'hui aux Etats Unis, administration qui n'inspire que de l'admiration chez Président Sarkozy : "Vous pouvez toujours commenter la réalité, nous la créons".

Se pose la question épineuse donc : à quoi sert-il d'écrire un blog ou même une article, dans un journal qui de plus est est payant (environ trois bières par mois ou une entrée au cinéma, mais là n'est pas la question : encore faut-il déjà vouloir le faire) en réponse à un constat qui va du Pentagon à Pékin, de Paris à Moscou, de la Libye à Rome, du Darfour à Dakar... ?

Je ne crois pas au thèse du narcissisme généralisé, mais est-ce pour être seulement une épine dans une patte à pas d'oie qui avance à reculons ?

Pour ne pas être une voix de plus dans le désert - relativement 'intellectuelle" et instruite, bien qu'elle ne soit pas forcément économiquement aisée, mais donc minoritaire, ne faudrait-il pas aussi créer un mouvement à la fois parmi les journalistes présent(e)s dans les différents média, et en s'appuyant sur les institutions politiques du pays, afin de défendre un régime pleinement démocratique, ou il se trouve le plus menacé ?

Si la démocratie ne doit se réduire à la seule loi du plus grand nombre, soumise à jouer les jeux des Berlusconi, des Sarkozy et des Bush de ce monde, comment réfléter efficacemment dans ses lois et institutions d'autres ideaux, dont la pierre angulaire de l'indépendence de la presse ? Dire n'importe quoi à 60 ou à 300 millions de citoyens ne devrait pas être aussi facilement executé et admis.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.