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Billet de blog 1 juin 2012

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UNE FORTE HAUSSE DU SMIC POUR DYNAMISER L'ECONOMIE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le gouvernement devrait augmenter le SMIC de manière modérée, comme pour récompenser les électeurs d'avoir voté à Gauche, c'est-à-dire sans analyse économique. Or, un coup de pouce au SMIC peut provoquer un hématome dans l'économie car il pèsera sur les coûts salariaux, sans relancer la consommation des ménages, pour cause d'épargne de précaution des plus petits revenus.  
C'est bien une hausse très significative du SMIC, de l'ordre de 20 % minimum, couplée à une compression forte de la hiérarchie des hauts salaires pour limiter les coûts salariaux (à partir de 5 à 10 SMIC et plus) qui provoqueront une relance salvatrice de l'activité économique par la consommation, mère de l'investissement, l'innovation et la recherche appliquée.

Pour la compression hiérarchique des hauts revenus, c'est l'entreprise qui décide. Et quand on connait la cupidité des staffs dirigeants, on peut douter de leur détermination à maitriser la masse salariale par le haut.
Et que l'on ne nous dise pas qu'une forte augmentation du SMIC mettra les entreprises en difficulté. Les augmentations de 1968 et 1981 ont démontré le contraire : les PME réputées fragiles n'ont eu aucune difficulté à les payer car leur activité a fortement augmenté, ainsi que leur profitabilité. Enfin, les rentrées fiscales ont donné un bol d'oxygène au budget de l'Etat.

Par ailleurs, une telle augmentation du SMIC aura peu d'effets sur les importations car ce seront principalement les produits français qui bénéficieront à 70-75 % de l'augmentation du pouvoir d'achat des bas salaires.
Quant à la fameuse "compétitivité", tarte à la crème idéologique pour rogner le social, en fait, elle est bien plus mise à mal par le cours élevé de l'Euro, la rapacité des hauts revenus et le manque de dynamisme des patrons français que par les bas salaires.


Forte augmentation du SMIC et compression significative de la hiérarchie salariale induiront un beaucoup plus grand dynamisme de l'économie française, et d'abord par l'évolution de la structure de la consommation des ménages.

Au niveau de l'entreprise, le salarié français est particulièrement apte à être le meilleur pourvoyeur de valeur ajoutée, pour peu qu'il soit motivé par une rémunération décente, puisqu'il est déjà le plus productif au monde à l'heure travaillée (hors revenus financiers et du pétrole-gaz).

Pour être très compétitives, il ne manque aux entreprises françaises que le dynamisme et l'imagination des hauts cadres et patrons. Qu'ils acquièrent donc l'esprit leader, au lieu de demeurer managers, souvent suivistes, et de proclamer de façon lancinante que c'est la baisse des plus petits salaires qui sont la clé de la compétitivité.

Celle-ci obéit à un postulat inverse : c'est quand l'entreprise paye très bien que la performance s'améliore sensiblement, et non le contraire, car l'imagination, la créativité et l'innovation sont alors au pourvoir. Dans ce cas, le salarié de base n'est pas un sujet passif mais un facteur décisif de la performance, pour peu que son salaire soit motivant et le management libérateur, synergique et respectueux de l'individu.

C'est quand l'entreprise joue petit bras, avec des salaires de misère, des conditions de travail précaires et un management terroriste que les performances s'effondrent, avant plan social et délocalisation. Le néo-esclavagisme n'a jamais induit le progrès économique et humain.

JANCAP

Conseiller d'Entreprise et de Développement Rural

Membre du Parti Socialiste

jancap@free.fr

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