Dans le climat d'incertitude et de confusion qui règne sur l'Europe de l'austérité et de la régression sociale, la Gauche française devrait relire le visionnaire Pierre Mendes France. Il déclarait avec sa lucidité habituelle, le 18 janvier 1957, à l'Assemblée Nationale :
"Le projet européen, tel qu’il nous est présenté, est basé sur le libéralisme classique du XX ème siècle, selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes. L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit elle recourt à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie, on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique, au sens large du mot, nationale et internationale."
Concurrence et liberté sont les maîtres mots du néolibéralisme sauvage qui détruit tous les systèmes sociaux des Peuples, en organisant les plus puissantes mafias monétaires et industrielles que le monde n'ait jamais connu. Le terme mafia étant très pertinent.
"Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la Loi qui libère" (abbé Lacordaire, député, 1830). En l'absence de Lois, c'est la loi de la jungle qui s'impose…
EN 30 ANNEES, L'ESCLAVAGE ET LE COLONIALISME SONT LARGEMENT RETABLIS SUR LA PLANETE, PAR LA FINANCE ET SES COMPLICES, SOCIALISTES INCLUS, QUI GOUVERNENT LES PEUPLES : dans les pays pauvres ou dits "émergents" avec une exploitation éhontée des populations par les entreprises qui délocalisent (travail des enfants, 60 à 72 heures/semaine, aucun droit du travail, syndicats interdits, 60 à 200 €/mois, aucune protection sociale, usines-camps de travail) et dans les pays développés socialement comme en Europe de l'ouest (délocalisations et chômage de masse, baisse du prix du travail et précarité, réduction de la protection sociale, privatisation des services publics, généralisation de la pauvreté, fiscalité qui épargne les riches, cancer des paradis fiscaux).
Ce climat est très propice à la délinquance, aux boucs émissaires et aux révoltes mais celles-ci n'ont aucun débouché politique car non relayées par des projets de société humanistes et progressistes, l'émergence de leaders populaires étant vite neutralisée par la corruption.
En France et après les belles promesses de campagne (Hollande : "la finance est mon ennemie"), il semble que la majorité du Parti Socialiste, actuellement au pouvoir, se couche purement et simplement devant la finance et les multinationales qui mettent ce monde en esclavage.
Désormais, la population ne peut compter que sur les syndicats et les 32 % des adhérents du PS opposés à l'austérité néolibérale, pour contrer la dégradation économique et sociale de la France.
Sauf à se jeter dans les bras de l'extrême droite, par révolte et dégout de la Gauche. Les fascistes étant toujours prêts à trouver des boucs émissaires pour la guerre sociale et ethnique. Jusqu'en 1945, le juif, actuellement le maghrébin musulman.
Mais les Maîtres du Monde nous avaient averti : "La présente fenêtre d’opportunité, durant laquelle un ordre mondial et interdépendant peut-être construit, ne sera pas ouverte pour très longtemps. Nous sommes à l’orée d’une transformation globale. Tout ce dont nous avons besoin est une crise majeure appropriée, et les nations accepteront le Nouvel Ordre Mondial." (David Rockefeller, 23 septembre 1994)
JANCAP - 14 octobre 2012
 
                 
             
            