Le PS ne s'est jamais remis du référendum de 2005 sur la constitution européenne. Deux camps d'égale importance se sont affrontés : la Gauche sociale (avec une large base opposée au traité) et la Droite néolibérale du PS (représentée par l'élite et leurs obligés des collectivités territoriales).
Le PS aurait dû se scinder en deux dès 2005. Car l'élite et la direction du PS sont majoritairement à Droite, alors que le socle électoral de toute la Gauche reste bien ancré à Gauche.
Aux présidentielles de 2012, les Français n'ont pas élu Hollande mais se sont débarrassés de Sarkozy, le néolibéral mafieux. Et de plus, on constate que l'élite socialiste au pouvoir est constituée d'une équipe d'amateurs (1), porteuse jusqu'à la caricature d'une soumission servile à la finance européenne et à la mondialisation néolibérale. On le vérifie en épluchant la liste des conseillers politiques et économiques du gouvernement et de la présidence.
Il est certain qu'après les municipales 2014 et les prochaines échéances (européennes, cantonales, régionales, perte du Sénat), le PS néolibéral soit balayé car ses électeurs, toujours à Gauche, continueront à s'abstenir, surtout après l'actuelle dérive droitière de Valls qui constitue l'intolérable pour tout citoyen de Gauche.
Pour beaucoup d'analystes, le PS se désintègrera, ce qui est probablement une bonne chose, pour la reconstitution d'une véritable Gauche française, humaniste et progressiste, capable d'analyser lucidement ce néolibéralisme destructeur des sociétés et de construire, pour la France et l'Europe, un projet de société solidaire, basé sur une économie de marché à vocation sociale.
Ce qui implique une mise au pas de la finance au service de l'économie, l'arrêt de la mondialisation mafieuse des paradis fiscaux pour les entreprises et des mesures de protection de la société contre le dumping social et fiscal. Remplacer la concurrence sauvage par le co-développement progressiste et concerté.
On pourra enfin mettre l'économie, l'écologie et la science au service des populations, par l'impôt progressif, le progrès social, la redistribution et le redéploiement des services publics.
Il n'est pas possible que le néolibéralisme actuel perdure car c'est la loi de la jungle financière qui dirige les états. Il ne peut conduire qu'aux conflits et à la guerre, par la désespérance sociale, génératrice de révoltes et de régimes autoritaires, voire fascistes. Cette anomalie historique, mise en place par l'économiste Milton Friedman et les politiques Ronald Reagan et Margaret Thatcher, a contaminé le monde entier et tous les Partis Socialistes d'Europe.
Il est grand temps qu'un Parti Socialiste ancré à Gauche voit le jour en France, dans le sillage de Jaurès et des luttes sociales historiques. Pour que la France redevienne la France, c'est-à-dire le pays des Lumières qui fait autorité à l'international, capable d'offrir au monde une démocratie apaisée, basée sur le progrès social, les Droits de l'Homme et une transition écologique qui contribue à sauver la planète.
JANCAP
28 avril 2014
(1) par exemple, que va faire Valls, premier ministre d'un pays laïque, aux cérémonies vaticanes de canonisation des papes qui ne concernent que les croyants ?