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Professeur agrégé de musique, chef de chœur, musicologue, pédagogue, lecteur… FUGATO : Episode d’une composition en style fugué, non assujetti à la forme. La fugue vient du latin Fuga, fuite. C’est une forme de composition musicale dont le thème, qu’on appelle le sujet, passe par toutes les voix. Il semble sans cesse fuir, se recomposer. Omniprésence du temps… Toutes les photographies présentes sur ce blog sont de moi, ou libres de droits. JCL

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Billet de blog 24 avril 2017

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ON A GAGNÉ

On a gagné, on a enfin tué le PS, on a tué en même temps le père et le fils, Hollande et Hamon. Il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer, et notre vote pour Macron à venir.

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On a gagné, ou plutôt, Mélenchon, le grand stratège, a gagné. Le PS ne devrait plus vraiment exister, il a fait un score historiquement bas, il est divisé, ses cadres anciens quadras des années Mitterand partent à la retraite. Mais que reste-t-il ?

Pas grand chose sinon le spectacle désolant de 25% d'électeurs, voire plus, qui se trouvent privés d'un second tour qui leur tendait les bras depuis quelques semaines. On me dira : il n'est pas possible d'additionner les votes de Mélenchon et de Hamon. Et pourquoi pas ? Qu'est-ce qui les rendait inconciliables ? Pas grand chose, juste un tribun ridicule qui, comme un enfant qui n'arrive pas à entrer dans le magasin de jouets, trépigne maintenant devant la devanture en disant : " Je veux gagner ! Je veux gagner ! ".

Mais il a perdu, l'holograme, même son image vascillante ne pourra pas aller au second tour. Et les discours ridicules de ses représentants sur les antennes de télévision, son discours indigne reconnaissant du bout des lèvres son échec n'ont rien pu rattraper. Il n'a pas voulu dire : non au fascisme ! Il n'a pas pu dire : "Le mouvement dits des insoumis décidera demain, mais moi, chers camarades, à titre personnel, moi, je fais barrage au FN, je vote pour Macron dans quinze jours. Puis, nous regrouperons ce qui reste de la gauche pour gagner un troisième tour gagnable !" Mais maintenant, les rancœurs sont immenses, il n'y a plus rien à espérer.

Il a gagné, le PS est en loque. Victoire minable car ce parti moribond n'avait même pas besoin de lui pour disparaître. Et d'ailleurs, s'il existe un peu, Mélenchon, et pour pas longtemps je pense, c'est parce que le PS disparaissait, à cause de tout ce que l'on veut, ses reniements, sa politique vallsiste… Un parti qui n'a que ce qu'il mérite.

Oui, mais on veut la sixième république ! 

C'est un beau projet, bravo, j'adhère et je signe des deux mains (je lis d'abord la nouvelle constitution car un je ne sais quoi qui me reste en travers de la gorge m'oblige à me méfier un peu !). On veut la sixième république mais on a oublié… qu'on est encore sous le régime de la cinquième, et qu'on ne peut pas gagner une présidentielle puis une législative seul ! On a oublié, au nom de la pureté de nos idées, qu'on doit s'allier pour être au pouvoir. Le problème, c'est qu'on a constamment renvoyé Hamon, – qui fait pitié maintenant avec son costume tout déchiré, ses couteaux plantés dans le dos, dans les reins – à son appartenance au PS. On l'a catalogué le fils, alors que son père ne le reconnait même pas, n'a pas fait un geste pour lui. Ou plutôt si : parmi les couteaux qu'il a entre les omoplates, le pauvre Hamon (qui ne me fait pas pleurer plus que cela) en porte un qui a la signature de la ménagère de l'Elysée. En le mettant dans les cordes, en l'empêchant de se rallier par des phrases insupportables sur Poutine, la Syrie, Cuba… Mélenchon a participé à l'impossible alliance. Oh ! certes, il n'est pas le seul responsable. Mais il serait sorti grandi s'il avait fait juste un pas de côté, juste une petite ouverture de porte pour que cette alliance nous évite ce qui va se passer maintenant. 

Demain, ou plutôt dans quelques heures, je serai en cours, et devant moi, 26 à 30% des gamins auront des parents qui ont voté Le Pen.

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