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Billet de blog 3 mai 2015

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Libéralisme versus contrôle étatique : le nœud gordien

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans une tribune au Monde, en date du 24/04/2015, le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, prône une nouvelle démocratie actionnariale en vue de retrouver l’esprit industriel du capitalisme.

Pour M. Macron, « il n'y aura pas de réindustrialisation française sans transformation du capitalisme français. Il n'y aura pas de renaissance de l'industrie dans notre pays sans financement adéquat. Il n'y aura pas de rebond industriel sans stratégie de long terme ».

Concernant la stratégie de long terme, le Ministre a précisé : « L’intérêt général économique nécessite par conséquent de favoriser les acteurs qui portent intrinsèquement une vision de long terme – les actionnaires familiaux, les actionnaires salariés, les actionnaires publics et les fonds longs (français, européens, et internationaux). C’est pour leur donner les moyens de concrétiser cette vision que nous avons voulu que les actionnaires conservant leurs titres au moins deux ans puissent détenir des droits de vote doubles. »

D’un strict point de vue de la logique économique qui ne souscrirait à un tel discours.

Le problème vient du contexte dans lequel ces propositions sont faites.

Après une hausse sans précédent de la fiscalité française, notamment à l’égard du patrimoine, le gouvernement a découragé la formation de capital en France.

Dès lors il est normal que l’Etat, dans un souci de préservation de nos industries, mette en place des mécanismes de protection du « capital industriel français », dont la clé est le rôle que l’Etat lui-même, ou les institutionnels, sont à même de jouer, comme en témoigne le coup de force qui a vu le gouvernement monter au capital de Renault au débotté, quelques jours avant l’assemblée générale, afin de s’assurer une minorité de blocage en vue d’empêcher tout vote qui remettrait en cause son droit de vote double, malgré l’opposition du conseil d’administration. Ce que le Ministre a justifié de la façon suivante : « Nous devons façonner le capitalisme à l'image de nos ambitions », et «accepter que l'économie de marché est un rapport de force sur lequel nous avons les moyens de peser».

La question est de savoir si l’interventionnisme de l’Etat aurait été nécessaire si les lois fiscales mises en place n’avaient pas asphyxiées les capitalistes français et le mécanisme d’accumulation spontanée, propre au capitalisme.

Autrement dit, le dilemme est le suivant : est-il préférable de laisser jouer les mécanismes de marchés, certes régulés, ou d’y substituer les actions de l’Etat à celles des agents économiques ?

Préfère-t-on le libéralisme économique ou l’interventionnisme de l’Etat ?

Visiblement le choix a été fait qui voit l’économie et la société françaises pencher vers encore plus de contrôle, restreignant de fait le territoire de la liberté.

L’histoire a montré le destin funeste qui attend les sociétés qui se tournent vers le collectivisme.

Mais il paraîtrait que cette crainte est infondée car nous n’allons pas vers le collectivisme, nous n’allons que vers le socialisme. Ouf, nous sommes sauvés !

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