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Billet de blog 16 novembre 2013

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Le risque de déflation ou la revanche du réel.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La situation économique européenne et celle de la zone euro en particulier connaissent des évolutions inquiétantes.

Comme on pouvait malheureusement le redouter l’euro joue contre la bonne santé économique des pays membres en les verrouillant dans un carcan monétaire dont ils ne peuvent visiblement pas sortir. Il est d’ailleurs à craindre que les contradictions de la gestion de l’euro ne finissent par emporter le malade.

En effet à quoi assistons-nous ? D’un coté la politique de la BCE s’avère ultra-accommodante en déversant des tombereaux de monnaie auprès des banques dans l’espoir de les sauver et de leur permettre de financer les dettes grandissantes des états membres, sans que ces largesses, dont les peuples auront in fine à régler la note, ne profite à l’économie réelle qui continue sa lente descente aux enfers, comme en témoigne l’augmentation régulière et inéluctable du chômage au sein de la zone (12,2 % de la population active en septembre 2013 – Le monde du 31/10/2013).

Plus inquiétant enfin est le récent chiffre de l’inflation qui n’atteint, en valeur annuelle, que 0,7% en octobre, bien loin de la norme de 2% considéré jusqu’à maintenant par les banques centrales comme acceptable.

Le risque de déflation guette. Faut-il y voir la revanche du réel ? La crise née en 2008 n’a jamais été traitée dans ses causes entrainant un divorce de plus en plus profond entre la sphère financière et monétaire, qui cherche par une perpétuelle expansion à soulever le réel, et la réalité économique, qui reste désespérément en constante stagnation.

Car il faut le dire le quotidien des agents économiques est fondamentalement déflationniste, puisqu’ils doivent consacrer une partie grandissante de leurs revenus à régler leurs dettes passées, dans un contexte de diminution de ceux-ci, en raison d’un chômage en accroissement régulier et du manque de croissance économique.

Dans une telle situation les dirigeants européens devraient se poser la question de la pertinence de l’euro. La monnaie unique ne contribue plus à la croissance commune, n’empêche en rien la dérive des endettements nationaux qui crèvent quasiment tous la limite de 60% imposée par Maastricht. Quant à l’objectif de convergence des économies nationales au sein d’un grand tout harmonieux, plus personne n’en parle tant sont criantes les divergences économiques grandissantes entre pays membres.

Pire encore, la politique monétaire de la BCE, qui se caractérise par un gonflement de son bilan, contraire aux principes de gestion allemands, ne parvient en rien, si l’on en croit les chiffres récents, à enrayer la descente aux enfers que représenterait le basculement en déflation de l’économie de l’Euroland.

Et dans ce contexte que devient la France ? Elle risque de se trouver Gros-Jean comme devant. Si ce scénario devait se confirmer il faudrait oublier tout espoir de croissance raisonnable, que le Président espérait pourtant de ses vœux au moment de son élection, comme panacée pour résoudre les problèmes français. Pire encore la politique menée depuis son élection s’avèrerait contre productive dans la mesure où l’envolée de la pression fiscale ne peut qu’accroitre la déflation que subit les agents économiques privés en détournant encore plus leurs revenus de l’économie productive.

Le fait que nous nous trouvions aux portes de la déflation montre que l’économie réelle, celle qui concerne le peuple, se rappelle aux bons souvenirs de ceux qui nous dirigent. Il n’est pas certain que ce retour au réel se déroule comme un long fleuve tranquille.

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