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Billet de blog 6 décembre 2012

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SUPERVUES 012 6eme édition

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les 14, 15 et 16 décembre auront lieu à Vaison la Romaine les cinquièmes SUPERVUES

Le temps d’un week-end, 35 artistes investissent 35 chambres pour y installer une ou plusieurs oeuvres
existantes ou mieux encore pour créer une oeuvre spécialement conçue pour la chambre qui leur a été
octroyée par tirage au sort.
Pendant trois jours, les 35 artistes vivront à l’hôtel. Ils y exposeront, ils y dormiront, leur chambre étant à
la fois le lieu d’exposition de leur travail et leur lieu de vie. Vie collective, mais expositions individuelles.
La plus grande liberté est de rigueur. L’hôtel ouvre ses portes, des artistes sont sélectionnés, mais une
fois le tirage au sort des chambres effectué, chaque artiste est totalement libre d’utiliser l’espace à son
gré. Il est comme dans sa propre galerie d’art, sa petite surface d’art contemporain.
Il y a 4 ans, lors da la 1ère édition de Supervues, 800 visiteurs étaient venus au rendez vous. Le temps
du week-end, ils ont pu déambuler d’un univers à l’autre à la découverte des chemins originaux tracés
par les artistes contemporains. 4 ans après, ils étaient 1 200 à faire le même parcours. D’une chambre
à l’autre, d’une approche à l’autre, d’une vision à l’autre. 35 façons d’exprimer le réel, d’insérer l’art dans
le quotidien font plus qu’une somme, plus qu’un carrefour, plus qu’un rassemblement. Il s’agit plutôt d’un
salon d’art contemporain où l’on arpente les chemins de la création d’une mini galerie à l’autre, de quoi
donner aux visiteurs l’occasion d’une expérience humaine au contact de l’art, mais aussi l’occasion de
comprendre mieux l’art contemporain et d’accroître ses connaissances artistiques.
Cette volonté d’aider le visiteur à mieux maîtriser l’art contemporain ou plus simplement à le découvrir
et à en s’en approcher pour la première fois à amené Supervues à réfléchir à sa mission de médiateur.
Les hyper-visites sont nées de cette réflexion et ont rencontré un vrai succès. Les visiteurs sont, s’ils
le désirent, accompagnés d’un professionnel de l’art. Ainsi « hypervisitent-ils » les chambres choisies
en bénéficiant des commentaires, analyses, explications nécessaires à une meilleure appréhension de
l’oeuvre. Car Supervues entend montrer le travail des artistes et est prêt à mettre en oeuvre tous les
moyens pour en faciliter l’accès. Sortir les oeuvres des ateliers, les mettre en situation, les rapprocher de
la vie quotidienne et surtout les montrer dans un contexte facilitateur, l’hôtel, qui gomme les résistances
habituelles à la mise en contact avec l’art contemporain.
L’hôtel Burrhus est prêt à toutes les surprises. Comme galerie éphémère, le Burrhus entend donner
à chaque artiste toute la gamme des possibilités d’expression qui vont leur permettre de proposer
aux visiteurs une approche concrète visuelle et sonore des rapports qui lient la création aux espaces
quotidiens, les chambres en l’occurrence.
C’est dire combien l’hôtel se mue pour deux jours en un lieu irréel où 35 oeuvres d’art plastiques donnent
le la. Ce sont elles qui structurent l’hôtel, qui forgent sa personnalité éphémère tout en étant l’objet de
tous les soins des plasticiens et le théâtre des émotions des visiteurs. Alors, l’hôtel devient un lieu de
rencontres, une plage de conversations, mais aussi un confluent d’idées, un creuset momentané où
les approches plastiques s’échangent, se discutent, se rapprochent ou s’éloignent. Car la rencontre,
l’échange requièrent une complète liberté d’expression. En concédant les chambres sans réserve
autre que le respect du bâtiment, Supervues permet cette totale insouciance. Ici il n’y a aucune velléité
marchande, aucun souci de rentabiliser le lieu. Un seul désir, faire que le sens circule et circule bien.
Décloisonner, faire se rencontrer, tel est le credo de Supervues.
Né de la volonté de Laurence et Jean-Baptiste Gurly, Supervues est aussi une manifestation plurielle.
Ce pluralisme volontaire est le fruit du fonctionnement particulier de Supervues. Pas de commissariat
unique, mais plutôt une équipe de complices, artistes, bien sur mais aussi galeristes, commissaires,
associations culturelles, institutions locales ou plus éloignées, tous investis dans l’art contemporain,
qui choisit les structures ou les personnalités invitées de l’année qui parraineront à leur tour les artistes
présentés.
Et tout ceci, juste pour la beauté du dialogue, entre les oeuvres et entre les êtres, puisque tout idée de
compétition est étrangère à Supervues. Il n’est en effet pas question de mettre en concurrence tel ou
tel, le projet repose au contraire sur la volonté de traiter de la même manière tous les artistes participant
à la manifestation, non en les excluant les uns les autres, mais en les additionnant les uns aux autres. On
veut que le gâteau à partager soit le plus grand, le meilleur, le plus beau.

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