Visiblement, Éric Ciotti, le président du Conseil général des Alpes-Maritimes, ne chasse pas que les électeurs si l’on en croit cet article hallucinant paru sous le titre « Chambord, les chasses bien gardées de la République », le 27 février 2015, dans Le Monde.
Morceaux choisis :
« Politiques, grands patrons et hauts fonctionnaires continuent de se presser aux battues du château de Chambord. Une survivance monarchique encore largement financée par l’État. […]
Un cinquième du domaine a été ouvert au public, mais seules quelques gâchettes choisies sont conviées à des rassemblements qui n’ont pas grand-chose à envier aux parties de chasse staliniennes de la bande dessinée d’Enki Bilal. […]
La liste des parlementaires français habitués du "club" très masculin de Chambord, "des élus du peuple", rappelle Jean d’Haussonville, est tout aussi secrète : "Ce sont des personnages publics qui n’ont pas envie de publicité."
Pourtant, quelques-uns ne font pas mystère de leur passion pour le brame du cerf en septembre : les sénateurs UMP Ladislas Poniatowski, François Baroin, Serge Dassault et Gérard Larcher, le socialiste François Patriat, les députés de droite Éric Ciotti, Christian Jacob, David Douillet… "Même pendant la guerre Fillon-Copé, on chassait ensemble à Chambord, se souvient un parlementaire de droite. On se disait qu’il y avait une suite à tout ça, on n’allait pas se tirer dessus." »
Certes, Éric Ciotti a tout à fait le droit de s’adonner à cette « survivance monarchique encore largement financée par l’État ». Il n’est d’ailleurs pas le seul. Mais ce genre de comportement ne peut qu’accentuer un peu plus la coupure entre certains élus et les citoyens qu’ils sont censés représenter.