Les Écologistes, les socialistes et les communistes en tenu une conférence de presse pour annoncer la tête de liste de leur rassemblement : ce sera Juliette Chesnel-Le Roux, 62 ans, ingénieure à la retraite après avoir fait sa carrière chez Texas Instruments puis Thales Alenia Space. Elle a tout mon soutien.
Discours de Juliette Chesnel-Le Roux :
Merci à la presse ici présente, merci à mes amis et camarades. Je veux d’abord exprimer ma gratitude à Patrick Allemand, qui connaît chaque rue, chaque quartier, chaque pierre de notre ville et qui n’a jamais cessé de l’aimer et de la servir avec détermination. Merci à Julien Picot, infatigable militant, toujours aux côtés des travailleurs, toujours en première ligne, avec cette énergie qui ne faiblit jamais.
Et laissez-moi vous confier un souvenir. Il y a quarante ans : jeune ingénieure, fraîchement diplômée de Stanford, tailleur pastel, épaulettes des années 80, j’étais là pour mon entretien d’embauche à Texas Instruments. En sortant de l’entretien, avant de prendre mon train, je suis descendue jusqu’à la Prom’… Et là, face à la Méditerranée, je me dis : « C’est ici. Ici que je veux vivre. » Nice m’a adoptée. C’est ici que j’ai construit ma vie. C’est ici que j’ai mis au monde mes trois enfants à l’hôpital Saint Roch. C’est ici que la lumière de Nice les a enveloppés tout au long de leur enfance. Cette lumière, ils l’emportent encore en eux. Voilà pourquoi j’aime cette ville. Voilà pourquoi je me bats pour elle. J’aime ma ville.
Et je vous le dis, ce combat, je le mène sans peur. Sans peur de l’adversité. Sans peur des critiques. Sans peur des attaques. Parce que quand on est une femme dans l’industrie, Texas d’abord, puis dans l’aérospatiale chez Thales, on apprend à se battre. Et on apprend surtout que rien, absolument rien, ne remplace le travail, le travail en équipe. Et c’est ce travail qui nous a unis.
Notre union n’est pas un calcul. Notre union n’est pas un hasard. Notre union est le fruit d’un long travail. D’une volonté. D’une conviction. Nous avons mené des batailles ensemble :
- celle pour que notre jeunesse ne soit pas condamnée à honorer un lycée au nom d’un antisémite notoire, et que Thierry Maulnier cède sa place à une mémoire digne, tournée vers nos valeurs, Missak et Mélinée Manouchian. Et je suis fière de cette victoire.
- celle sur des dossiers de fond, comme cette étude sur la chaleur insupportable dans nos écoles, en juin dernier, qui montre notre sérieux, notre capacité d’anticipation, notre vision pour l’avenir.
- celle sur le commissariat Foch, parce que un hôtel en plus à Nice, ça suffit.
- et Mesdames et Messieurs de la presse, vous le savez, combien de communiqués communs nous vous avons envoyés.
Construire ensemble n’a pas été simple. S’allier, ce n’est jamais simple. Mais quand on construit sur le fond, la confiance s’installe. Et je suis fière, fière que nous ayons réussi, fière, que la gauche à Nice ait su s’unir.
Cette campagne, elle sera claire. Deux choix. Deux voies. Deux visions. D’un côté, une droite qui s’entre-déchire. Une droite consanguine, enfermée dans ses querelles. De l’autre, un projet : des Niçois, par les Niçois, pour les Niçois.
Nous, nous choisissons une campagne digne. Pas de coups bas. Pas de caniveau. Pas d’insultes. Quand Estrosi et Ciotti se battent déjà dans la fange, nous, nous parlons d’avenir, de l’avenir des Niçois. Parce que la politique doit élever. Parce que la politique doit servir. Parce que la politique doit rassembler. Parce que la politique doit redonner confiance. Et ici, à Nice, nous allons montrer que c’est possible.
Nos priorités sont simples. Nos priorités sont claires. Nos priorités sont urgentes :
- La justice sociale et pouvoir d’achat. Cela passe par le logement et le transport. Trop de familles n’arrivent plus à se loger. Les entreprises peinent à recruter parce que les loyers sont devenus fous. Comment fait-on, avec 1 700 euros de salaire, quand le loyer coûte déjà 1 000 euros ? Comment assumer l’abonnement tram de toute la famille ? Nice doit redevenir une ville où l’on peut vivre, et pas seulement survivre.
- L’écologie au quotidien. Nous devons protéger notre littoral, nos collines, ce qu’il reste de la Plaine du Var. Nous devons accélérer la transition énergétique et lutter contre la pollution, permettre l’usage des transports propres (tram’, bus, vélos) pour tous. Pour la santé de tous les niçois. Et franchement, 40 degrés dans les écoles et dans les bâtiments publics, comment peut-on accepter cela ?
- La démocratie locale. Il est temps d’arrêter avec les affaires. J’en ai assez que, lorsqu’on pense Côte d’Azur, on pense magouilles et clientélisme. La transparence, la probité et l’implication des habitants seront au cœur de notre projet.
- La sécurité, humaine et durable. La sécurité, ce n’est pas un super commissariat pour faire joli. La sécurité, c’est de la proximité, de la prévention, de la présence policière dans les quartiers. La sécurité, c’est protéger les Niçois, pas faire des coups de communication.
Oui, Nice a besoin d’un souffle nouveau. Oui, Nice a besoin d’air !
Et nous ne sommes pas seuls. À nos côtés, il y a celles et ceux qui se battent pour la justice, pour l’égalité, pour la dignité. À nos côtés, il y a des artistes, des créateurs qui aiment Nice autant que nous. Je pense à Pinar Selek, femme de courage, symbole de résistance et d’humanité qui a su graver l’âme de Nice dans ses combats, avec tendresse et vérité. Son soutien, c’est une déclaration d’amour à notre ville, et une déclaration d’espérance pour son avenir.
Aujourd'hui, je vous le dis : nous avons une chance historique. L’union est là. Le travail est là. La dignité est là. Et l’avenir est devant nous. Nous nous battons pour Nice et ses habitants parce nous aimons Nice. Parce que nous aimons ses habitants, ses quartiers, ses colères, ses espérances, sa lumière.