La Cour des comptes a rendu, le 24 janvier 2025, un rapport sur le thème « L’aménagement du littoral méditerranéen face aux risques liés à la mer et aux inondations ». Morceaux choisis :
« Les collectivités locales, qui disposent des principaux outils de planification, n’ont pas encore pris la pleine mesure des conséquences de l’exposition de leurs territoires, d’une part aux risques liés à la mer et aux inondations, imprévisibles, d’autre part à la mobilité prévisible du trait de côte, phénomènes amplifiés par les effets du changement climatique. »
Une artificialisation accrue des communes littorales
« Les communes des Alpes-Maritimes sont les plus artificialisées (64,5 %), devant le Var (25,6 %) et les Bouches-du-Rhône (18,2 %), l’Hérault étant le département le plus artificialisé en Occitanie (17,5 %). »
Une sinistralité significative
« Durant la période 1989-2019, alors que le coût annuel moyen de la sinistralité inondation est de 8,6 M€ par département en France métropolitaine, il atteint 59,9 M€ dans le Gard, 55,6 M€ dans les Alpes-Maritimes, 53,8 M€ dans le Var, 47,4 M€ dans l’Hérault et 42,3 M€ dans les Bouches-du-Rhône. »
Des documents d’urbanisme locaux qui poursuivent l’urbanisation du littoral et accentuent sa vulnérabilité
« Au contraire, parfois bâtis sur des prévisions démographiques plus optimistes que celles de l’Insee (cas, par exemple, du PLU métropolitain de Nice), les documents de planification des collectivités littorales tendent à accroître l’urbanisation. […] Sur le littoral sur-urbanisé et soumis aux événements tempétueux de la métropole de Nice Côte d’Azur (Alpes-Maritimes), les documents d’urbanisme successifs intéressant la commune de Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes), insuffisamment contraints par le PPRI de 2011, ont organisé l’extension du centre commercial Cap 3000 de quelque 26 000 m2 supplémentaires malgré sa position à la conjonction de risques venus d’un fleuve torrentiel (le Var) et de la mer. »
La nécessité d'adopter une stratégie locale qui tienne compte de l’exposition aux risques des territoires
« D’autres sites stratégiques de l’État sont concernés, tels que l’aéroport de Nice (Alpes-Maritimes) dont les pistes seraient ennoyées dans le cas d’une montée des eaux d’un mètre. […] Les juridictions financières considèrent que, dans le prolongement de l’harmonisation des compétences d’urbanisme, l’élaboration d’une stratégie locale de gestion intégrée devrait être rendue obligatoire pour les territoires menacés. »