Selon Le Huffington Post [1], Christian Estrosi arrive en 9e position dans le « flop 10 des députés les moins assidus ». Motif : lors des douze derniers mois, « le député UMP des Alpes-Maritimes n'a été présent que 10 semaines et il n'a fait que 3 apparitions en commission » !
Sans doute pour tenter de redorer son blason, Christian Estrosi vient d’annoncer qu’il déposerait, dès la rentrée, une proposition de loi « pour demander à ce que toute publicité qui discrédite l'autorité de l'État et le service public en général soit sanctionnée et interdite ». Le député UMP vise explicitement une campagne d’affichage pour les poulets Loué contribuant, selon lui, « au dénigrement des forces de l'ordre ».
À ce stade, il convient de souligner que les gendarmes ou les policiers sont déjà protégés contre la diffamation et l’insulte. En effet, « la diffamation commise […] envers les cours, les tribunaux, les armées de terre, de mer ou de l'air, les corps constitués et les administrations publiques, sera punie d'une amende de 45 000 € » [2] tandis que « l'injure commise […] envers les corps ou les personnes désignés par les articles 30 et 31 de la présente loi sera punie d'une amende de 12 000 € » [3].
De même, il est également possible de demander le retrait d’une affiche publicitaire « pour faire cesser un trouble manifestement illicite » [4].
Dès lors, doit-on aller plus loin et censurer « toute publicité qui discrédite l'autorité de l'État et le service public en général » ?
Il y a peu de chance que les parlementaires ou les juges se hasardent à aller sur ce terrain. S’ils le faisaient, il faudrait ensuite, en toute logique, interdire les films dénigrant les forces de l’ordre, tels que « Le Gendarme de Saint-Tropez » ou « Les Ripoux ».
Au final, Christian Estrosi a beau bomber le torse face aux poulets Loué, son agitation est vaine. Bref, pas la peine de faire le coq !
Notes :
[1] Article mis en ligne le 5 août 2014.
[2] Cf. article 30 de la loi du 29 juillet 1881.
[3] Cf. article 33 de la loi du 29 juillet 1881.
[4] Cf. article 609 du code de procédure civile.