Christian Estrosi a annoncé, le 8 janvier dernier, la disparition des antennes départementales du conseil régional : « Les antennes régionales, qui engendrent un coût de 700 000 € par an, seront remplacées par des banques d’accueil mutualisées avec les communes ou les intercommunalités […] afin que les usagers des transports, les chefs d’entreprise ou les administrés puissent avoir un point de contact avec la région à moindre coût. »
Le PS est contre. Au point qu’une ancienne conseillère régionale socialiste, Elsa Di Méo, a lancé une pétition en ligne arguant que « les acteurs et les structures associatifs savent à quel point il est important d'avoir des interlocuteurs de proximité ».
Le rapport d’observations définitives de la chambre régionale des comptes (qui portait principalement sur la période 2006-2010), rendu public le 25 octobre 2013, mettait pourtant en évidence une utilisation « peu efficiente » des moyens dans ces structures : « Le conseil régional a souhaité implanter une antenne dans chacun des départements de la région hors Bouches-du-Rhône. Les bulletins de paie de la collectivité permettent de recenser 48 personnes affectées dans ces structures, trois à la direction des antennes à Marseille et trois au bureau d’Arles, représentant une masse salariale hors charges patronales de 1,5 M€. […] D’une manière plus générale les personnes rencontrées à l’antenne de Nice ou au bureau d’Arles ont insisté sur le fait que leur mission consiste au premier chef à assurer le suivi des dossiers de subventions afin d’éviter qu’ils ne s’égarent ou ne stationnent longuement dans les services régionaux. Une meilleure organisation du parcours des dossiers dans les services de la région, commençant par l’enregistrement systématique du courrier qui fait encore défaut, rendrait en grande partie inutile l’implantation coûteuse de ces structures locales. »
Quant à l’argument de la proximité, j’explique, un peu dans le vide, depuis 2010, qu’il faudrait commencer par avoir des conseillers régionaux qui habitent dans le département où ils se font élire ! Pour ne prendre qu’un exemple (il y en aurait beaucoup d’autres), le conseiller régional PS Charles Laugier, qui avait été élu sur la liste des Alpes-Maritimes des régionales de 2010, tout en habitant le Var (le département de Mme Di Méo), recevait les électeurs soit à l’hôtel de région situé à Marseille, soit à l’antenne départementale… de Toulon ! De même, sur la liste PS/PRG/MRC du Var des régionales de 2015, on y trouvait, en plage éligible, au moins un candidat qui n’habitait pas le département… Difficile, dans ces conditions, de vanter ensuite les mérites de la proximité !
Par contre, une autre annonce de Christian Estrosi aurait mérité une réaction hostile : la réduction des frais de formation des élus par deux. Or, ce poste ne doit pas être assimilé à une dépense mais à un investissement. Il est, en effet, indispensable d’avoir des conseillers régionaux bien formés afin qu’ils puissent remplir au mieux leurs fonctions. Cette décision n’est donc pas opportune.