Dans les plaintes pour favoritisme et détournement de fonds publics, déposées, en 2012, par Anticor, visant les dépenses de sondages et de communication de l'Elysée et du Gouvernement Fillon, le nom de la société GiacomettiPéron revenait souvent. Par exemple, trois contrats successifs avaient été passés, sans mise en concurrence, par le Secrétariat général du Gouvernement avec cette société, entre mai 2008 et juillet 2011, pour un montant total de 694 059 €...
Dans un arrêt du 22 janvier 2015, mis en ligne le 13 mai 2015, la Cour des comptes épingle à nouveau la société GiacomettiPéron, en épluchant les comptes du Ministère de la Justice, entre 2007 et 2010. Les magistrats s'étonnent ainsi des « paiements, en 2008, de quatre mandats au profit de la société GiacomettiPéron et associés, d’un montant total de 51 029,36 € et, en 2009, de six mandats au profit de la même société, d’un montant total de 127 573,40 € – en exécution d’un marché de conseil en stratégie notifié en juillet 2008 à cette société – sans vérifier ni la qualité de l’ordonnateur, ni la validité de la créance, en l’occurrence la certification du "service fait" par l’ordonnateur ainsi que les justifications à produire en application de l’instruction n° 03-043-M9 du 25 juillet 2003 et des clauses du marché sur lequel se fondaient les paiements en cause. » La Cour conclut qu'il « n’est pas établi que l’État était légitimement débiteur des sommes en cause ».
La réponse de Rachida Dati, le 14 mai 2015, sur I-Télé, est pour le moins surprenante : « Monsieur Giacometti a récupéré des marchés sur les ministères à l'insu de certains ministres, dont moi. Donc monsieur Giacometti va aller s'expliquer pour les dépenses de communication ou de stratégie qu'il mettait en place pour les administrations. »
Avons-nous bien entendu : des marchés publics, payés par le Ministère de la Justice, ont été passés « à l'insu du plein gré » de la Ministre de la Justice ?