Le 27 juin 2022, lors de l’examen du compte administratif 2021 de la ville de Nice, j’avais dénoncé, au nom du groupe écologiste, une « dette très inquiétante »… Magali Altounian, l’adjointe aux finances, m’avait fait une réponse surréaliste : « Si la ville a le fait le choix d'allonger la durée de remboursement de sa dette, en 2021, c'est par soucis de gestion et pour permettre à ses investissements de profiter des taux faibles en bloquant, sur de longue durée, de l'argent peu cher. »
Pourtant, six mois plus tard, c’est la panique ! On se rend compte que ce n’était peut-être pas une si bonne idée de faire exprès de s’endetter. L’actuel contrôle de la gestion de la ville par la Chambre régionale des comptes ne doit pas y être pour rien.
Mais si Christian Estrosi reconnaît enfin que la ville et la métropole « frisent le plafond d’endettement », il rejette toute responsabilité. C’est la faute au Covid, à la tempête Alex, à la guerre en Ukraine, etc.
Sauf que les chiffres sont têtus. En réalité, de 2020 à 2021, la dette cumulée de la ville et de la métropole n’a pas augmenté ; elle a même légèrement diminué de six millions d’euros...
C’est de 2008 à 2019 que les choses ont dérapé (avant le Covid, la tempête Alex et la guerre en Ukraine, donc). En effet, pendant cette période, la dette cumulée est passée de 708 millions d’euros en 2007 à 2,11 milliards en 2019. Elle a donc triplé en douze ans, depuis l’élection de Christian Estrosi. Dans la même logique, la dette cumulée par habitant est passée de 1 744 euros en 2007 à 4 410 euros en 2019, soit une augmentation de 153 %.
Force est de constater que le maire de Nice continue à faire les plus mauvais choix possibles. Il s’obstine dans les grands projets inutiles et annonce délaisser la préservation du patrimoine culturel des Niçois… alors que la ville est candidate au titre de Capitale européenne de la Culture en 2028 !
Surtout, il a clairement évoqué une énième augmentation des impôts, comme il l’avait déjà fait en 2009 (augmentation des taux des taxes communales de 15 %), en 2015 (augmentation du produit de la taxe d’habitation de 4,5 % du fait de la réduction des abattements) et en 2018 (création de la taxe métropolitaine sur le foncier bâti au taux de 6,40 %). Comme d’habitude, ce sera aux contribuables de renflouer les caisses à cause de la mauvaise gestion de la ville et de la métropole.