On lit beaucoup d’approximations autour de la question des indemnités de fonctions des conseillers régionaux fraîchement élus…
Tout d’abord, il est faux d’annoncer que certains conseils régionaux ont augmenté les indemnités des élus. En réalité, le montant (entre 1 521 € et 2 661 €, majoré de 10 % pour les membres de la commission permanente, de 40 % pour les vices-présidents et de 45 % pour le président) dépend du nombre d’habitants. Par conséquent, le redécoupage des régions a mécaniquement augmenté le montant maximum allouable. Au final, difficile d’y voir une hausse des indemnités puisqu’il ne s’agit plus des mêmes régions !
À l’inverse, il est étonnant de lire que certains élus « refusent l’augmentation de leurs indemnités » et que, par conséquent, ils ont « refusé la hausse automatique prévue dans la loi en raison de la fusion des deux régions » ! Est-ce vraiment des frondeurs ? Au regard de la manière dont on présente les choses, il convient visiblement de rappeler que la loi ne fixe qu’un taux maximum et que, bien évidemment, les conseils régionaux peuvent librement choisir un taux inférieur. Il n'y a d'ailleurs aucune raison pour que, surtout en période de crise, le taux considéré comme « normal » soit le plus élevé.
De même, les nouveaux conseillers régionaux ont beau jeu d'annoncer prendre « des mesures contre l’absentéisme ». Mais ils n’ont plus le choix car, désormais, la loi impose qu'à compter du 1er janvier 2016, « dans des conditions fixées par le règlement intérieur, le montant des indemnités que le conseil régional alloue à ses membres est modulé en fonction de leur participation effective aux séances plénières et aux réunions des commissions dont ils sont membres. »
Reste la question de l’incompréhensible opacité qui entoure l’assiduité des conseillers régionaux… Quelles seront les régions qui joueront la carte de la transparence ?